comment l’Europe veut tracer une troisième voi …

comment l'Europe veut tracer une troisième voi ...



Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la souveraineté technologique. GS

Sommet de l’IA (Paris) – Du bruit et des insultes. C’est ce que l’on pourra retenir de sommet de l’IA qui se tient cette semaine à Paris. Entre les annonces nébuleuses qui se chiffrent en centaine de milliards d’euros, les accusations de proxénétismes qui répondent au « connard », les slogans creux qui répondent aux slogans creux, d’autres veulent trouver une voie qui assure que la montée en puissance de l’IA ne fragilise pas un peu plus une démocratie libérale et un débat public déjà bien malade.

Ils pensent même que l’IA peut renforcer le débat démocratique. « L’IA peut être un véritable danger pour la démocratie » met en garde cependant Axel Dauchez, le fondateur de Make.org, à l’initiative d’une soirée AI&Democracy organisée dans le cadre du AI Action Summit.

« Entre la totale dérégularisation et un contrôle total, il y a un chemin pour une troisième voie, une voie européenne » dit lui Alex de Goursac, AI lead chez KPMG. Une troisième voie censée préserver, voire affermir, le fonctionnement démocratique.

« IA et démocratie : la civilisation à venir »

Dans un texte intitulé « IA et démocratie : la civilisation à venir », les spécialistes du numérique Yann Algan et Gilles Babinet notent que « l’IA peut aussi être un formidable levier pour repenser les services publics et renforcer le lien entre les institutions et les citoyens ».

Mieux, « l’IA peut être une opportunité de répondre à l’insatisfaction des citoyens à l’égard de la démocratie représentative grâce, par exemple, à des communs démocratiques ou à des États plateformes ». Ils notent que « cependant, cette approche fait craindre une déshumanisation des services publics ».

« Nous devons avoir des principes de confiance pour une utilisation de l’IA par n’importe qui » dit Oliver Röpke, le nouveau président du Comité économique et social européen. « Cela demande de la compétence, du savoir faire, particulièrement chez la jeune génération ».

« Notre démocratie est a présent attaquée »

« Nous devons aussi créer des champions européens de l’IA. Car l’IA porte des valeurs, les valeurs de ce qui la façonnent. L’IA n’est pas neutre. Nous devons défendre notre modèle européen. »

Et le terme défense n’est pas galvaudé.

« Notre démocratie est a présent attaquée. Nous travaillons a un bouclier démocratique, pour s’assurer que les élections soient et demeurent libres » dit Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la souveraineté technologique. « L’éducation et la compétence sont les forces les plus importantes sur lesquelles nous pouvons compter ».

Entre ingérence et réglementation

Audrey Tang, ambassadrice cyber de Taïwan, a été la première ministre du numérique de ce pays sous pression de la Chine. Elle explique que lors des dernières élections dans ce pays, des monceaux de fakenews ont été propagées par une puissance étrangère pour brouiller le choix des électeurs. « L’éducation des citoyens a fait en sorte qu’ils ont pu vérifier les faits » assure t-elle.

Mais au delà de la lutte contre les ingérences, l’UE se doit aussi de faire respecter la loi, sa loi. « Nous avons une approche des règles basées sur les risques dit Henna Virkkunen. Ceux qui ont plus de pouvoir ont plus d’obligations. Ils doivent estimer et mitiger les risques » dit-elle en évoquant l’écheveau réglementaire européen.

Et de rappeler que des procédures et des enquêtes sont en cours au niveau de l’UE sur les plateformes.

Face à l’alliance Gafam / Trump

Reste que la réplique américaine est déjà là. JD Wance, le nouveau vice-président américain a mis l’Europe en garde contre toute réglementation qu’il jugerait trop agressive envers les géants américains de l’IA.

Et le modèle européen est clairement dans son viseur mentionne Radio France : « L’administration Trump est troublée par le fait que certains gouvernements étrangers semblent vouloir serrer la vis contre les grandes entreprises technologiques américaines. L’Amérique n’accepte pas et n’acceptera pas cela » a t-il dit au sommet de l’IA.

Les dissensions Europe-États-Unis se reflète au final dans la déclaration finale du sommet, qui appelle à une IA transparente et inclusive. Washington ne l’a pas signé.



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