Comment l’IA va booster les performances des réseaux mobiles

Comment l’IA va booster les performances des réseaux mobiles



Comme souvent la Corée du Sud est en avance de phase sur le marché de la téléphonie mobile. L’opérateur national SK Telecom a annoncé un partenariat avec son compatriote Samsung Electronics pour améliorer la qualité des réseaux 5G grâce aux apports de l’intelligence artificielle.

Cette approche, baptisée AI-RAN, vise à améliorer les performances d’un réseau radio en ajustant dynamiquement la puissance du signal de la station de base en fonction de la demande du trafic ou d’interférences qui perturberaient le signal ou occasionneraient des erreurs de transmission de données.

Pour cela, le système, basé sur des modèles d’apprentissage profond (deep learning), analyse l’historique des données du réseau mais aussi l’environnement spécifique d’une antenne. Le terrain où elle est située ou les infrastructures qui se trouvent à proximité ont un impact sur la puissance du signal.

Maintenir une connectivité fiable

L’IA développée par SK Telecom et Samsung Electronics cherche à maintenir une connectivité fiable et garantir une expérience utilisateur homogène même dans des environnements radio difficiles. Les deux partenaires prévoient de déployer cette technologie dans des zones à fort trafic, avec des modèles d’utilisation fluctuants, comme dans le métro.

L’opérateur et l’équipementier sud-coréens ne sont pas les seuls à miser sur le pilotage des réseaux mobiles assisté par IA. Fin février, lors du dernier Mobile World Congress, un consortium rassemblant des opérateurs – SoftBank, T-Mobile – des équipementiers – Ericsson, Nokia, Samsung Electronics –, des fabricants de puces – ARM, Nvidia – et des géants du cloud – AWS, Microsoft– ont fondé l’Alliance AI-RAN.

Cette alliance se fixe plusieurs objectifs. On l’a vu, l’IA peut booster les performances des technologies des réseaux d’accès radio (RAN) par une meilleure efficacité spectrale. Une utilisation optimale des réseaux mobiles permet également de réduire leur consommation d’énergie et donc leur empreinte environnementale. Il s’agit, par ailleurs, de rendre les réseaux plus « intelligents » et autonomes, en les dotant de capacités à s’auto-monitorer et à s’auto-réparer.

Porter l’IA au plus près de l’utilisateur

Enfin, l’Alliance AI-RAN voit en l’IA la possibilité de générer de nouvelles sources de revenus pour les acteurs télécoms en garantissant à leurs clients une qualité de service et en développant de nouveaux usages. Le consortium parle cette fois d’IA sur RAN (IA on RAN). C’est-à-dire la capacité déployer des services d’IA à la périphérie du réseau.

La 6G, futur standard des communications mobiles, devra apporter des services d’IA au plus près de l’utilisateur. En évitant les allers-retours entre le smartphone ou l’objet connecté et le datacenter où le modèle d’IA est hébergé, ce principe, hérité de l’edge computing, permettra de gagner en temps de latence et en sécurisation des données.

L’IA doit aussi permettre d’absorber le surcroit de trafic provoqué par la généralisation des services mobiles dopés à…. l’IA. Dans ce but, Nvidia a lancé, mi-septembre, sa plateforme AI-RAN. AI Aerial est « une suite logicielle et matérielle de calcul accéléré » qui doit permettre aux opérateurs de prendre en charge des cas d’usage particulièrement gourmands en ressources comme la voiture autonome, la vision par ordinateur dans l’industrie ou la chirurgie robotique.

L’AI-RAN s’inscrit plus largement dans une tendance de fond. Avec la virtualisation et la cloudification croissantes de leurs réseaux, les opérateurs s’affranchissent de l’infrastructure matérielle sous-jacente. Définis par les logiciels (Sofware defined networking), leurs réseaux deviennent des plateformes programmables qui peuvent être appelées par APIs (interfaces de programmation d’applications) pour monitorer l’infrastructure ou développer de nouveaux services.

Crédit photo : SK Telecom



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