Créez vos propres mèmes sous licence libre avec Framasoft

Créez vos propres mèmes sous licence libre avec Framasoft


Framasoft l’a annoncé le 1er avril, mais ce n’était pas une blague: l’association propose des mèmes libres, que l’on peut utiliser sans aucun risque. Car elle rappelle que « la culture du remix et du partage est (à peine) tolérée par les industries culturelles qui capitalisent sur le droit d’auteur et le copyright. Fi du fair use, exit l’exception pour parodie… les mèmes pourraient tout à fait être considérés comme illégaux, et mener à des poursuites judiciaires si leurs ayants droits y voyaient un intérêt (même que c’est déjà arrivé). »

Le partage d’images non libres n’est qu’une tolérance

Le site de Framamères le souligne, « l’immense majorité des mèmes est basée sur un ensemble d’images non libres. Si en pratique, le partage libre de ces images bénéficie d’une certaine tolérance, en théorie ce partage n’est pas autorisé par le droit d’auteur classique ! Le phénomène des images virales s’est développé «malgré» les lois historiquement très privatrices encadrant le droit d’auteur : quelque part, il s’agit d’un énième témoignage de l’inadéquation de ce droit d’auteur avec les pratiques modernes issues des cultures numériques.

Par exemple, le mème «Anakin & Padmé» utilise des captures d’écrans du film “L’Attaque des Clones” de la série Star Wars, film dont les droits exclusifs sont détenus par la multinationale du divertissement Disney. Il est sans doute illusoire d’imaginer Disney attaquer en justice l’intégralité des personnes se partageant des variantes de ce mème ; en revanche, il serait sans doute risqué d’utiliser ce mème dans le cadre d’une publication ou d’un projet avec une certaine visibilité. »

Voir cette analyse juridique par un avocat en droit de la propriété intellectuelle et de l’informatique, Ludovic de la Monneraye (extrait):

« Il convient de demander le consentement de l’auteur initial pour l’utilisation de son œuvre dans un même. Sans cette autorisation d’utilisation, le créateur de l’œuvre peut poursuivre le créateur du Même pour contrefaçon, c’est-à-dire l’utilisation totale ou partielle de l’œuvre sans l’accord de son propriétaire. Les peines encourues sont des sanctions pénales (3 ans d’emprisonnement et 300.000 euros) mais aussi des sanctions civiles, à savoir l’obligation de supprimer le Même sous astreinte financière (c’est-à-dire le paiement d’une indemnité journalière jusqu’à la cessation de la contrefaçon), et la condamnation à des dommages et intérêts pour le préjudice subi par la réalisation du Même. »

La version « libre » du mème « Anakin & Padmé » par Framasoft:

Police de caractères sous licence libre

« Pour vous permettre de partager vos mèmes favoris en toute liberté, Framasoft vous propose cette série d’alternatives libres à plusieurs mèmes connus: en France, nous bénéficions de ce que l’on appelle couramment « le droit de parodie ». (article L 122-5 du Code de la Propriété intellectuelle).

Il s’agit en réalité de certaines exceptions au droit d’auteur qui concerne notamment la caricature, la parodie et la pastiche. Les versions des mèmes que vous trouverez sont des dessins entrant dans cette dernière catégorie et peuvent donc vous être proposés sous licence libre. Les dessins ont été réalisés par Gee [dessinateur de BD-auteur multimédia et informaticien] et placés sous licence Creative Commons 0: il s’agit de la licence libre la plus permissive et s’approchant le plus du domaine public, ce qui semblait être un choix adapté pour des images virales appartenant désormais bien plus à l’imaginaire commun qu’à des ayants-droits précis.

La police utilisée est également libre: il s’agit de la police Anton, sous licence SIL Open Font LIcense (OFL). Nous l’avons choisie pour son apparence similaire à la police Impact traditionnellement utilisée pour les mèmes mais non libre (propriété de Microsoft). »

Exemples d’utilisation de ces mèmes réalisés avec Framamèmes, celui que j’ai fait, en image en début d’article, et celui-ci par un professeur de mathématiques imaginant comment des élèves ambassadeurs (volontaires pour participer à la lutte contre le harcèlement) pourraient se saisir de l’outil.

Se moquer avec les autres, ou faire preuve d'empathie: moi devant une situation d'intimidation © Framamères / CC0

« Se moquer avec les autres, ou faire preuve d’empathie: moi devant une situation d’intimidation »

Et en voici un effectivement produit par des élèves ambassadeurs pHARe.

Garder les informations pour soi (non), en parler à un adulte du collège (oui) © Framamèmes / CC0

Garder les informations pour soi (non), en parler à un adulte du collège (oui)

Six mèmes sont proposés pour le moment, mais Framasoft précise que « Gee compte bien continuer à enrichir l’éditeur dans les semaines à venir ! N’hésitez pas à proposer les mèmes que vous voudriez voir adaptés en commentaires. »

Des centaines de mèmes répertoriés dans Wikipédia

Le choix des propositions sera forcément vaste: la catégorie «Internet memes» dans Wikipédia en anglais (en français, les articles correspondants sont rangés dans une catégorie plus large, «Phénomènes Internet») compte 300 articles, plus 12 sous-catégories.

Dans le même esprit d’adaptation d’un mème en version libre que Framamèmes, des wikipédiens ont notamment utilisé cette capture d’écran d’un film de Charlie Chaplin de 1922 (du film « Jour de paye », dans le domaine public) pour représenter le célèbre mème du petit ami distrait.

Charlot avec une amie se tourne pour regarder une autre femme © Domaine public (Charlie Chaplin, 1922)

Charlot avec une amie se tourne pour regarder une autre femme

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