Dans la bataille des semi-conducteurs, le succès de l’intelligence artificielle rebat les cartes de la concurrence

Dans la bataille des semi-conducteurs, le succès de l’intelligence artificielle rebat les cartes de la concurrence


Chez Nvidia, les compteurs s’affolent. L’entreprise américaine, connue historiquement pour s’être imposée grâce à son expertise dans les cartes graphiques, appréciées des férus de jeux vidéo, a depuis réussi à s’imposer dans un autre secteur : l’intelligence artificielle (IA). Plus précisément dans l’intelligence artificielle générative, symbolisée ces derniers temps par des logiciels tels que ChatGPT-4, capables de produire, de manière convaincante, des textes élaborés en langage naturel à la base de requêtes aussi simples qu’« Ecris-moi un poème avec des rimes en “oir” » ou « Fais-moi une description réaliste d’une assiette de pâtes ».

Parvenir à de telles performances nécessite une puissance de calcul phénoménale permise par de nouvelles générations de semi-conducteurs, souvent fournies par Nvidia. Ses puces, la A100 (10 000 dollars pièce, soit 9 300 euros) et, plus récemment, la H100 (40 000 dollars pièce) font figure de références sur le marché.

Mercredi 24 mai, la société a fait état de prévisions optimistes dans un climat d’euphorie autour de l’IA générative. Pour le prochain trimestre, la compagnie prévoit des revenus à hauteur de 11 milliards de dollars, soit 50 % au-delà des perspectives des analystes. Dans le même temps, son patron, Jensen Huang, indiquait que Nvidia tentait d’« augmenter considérablement sa capacité de production pour répondre à une demande croissante ».

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Un effort que peut se permettre l’entreprise. En effet, le cours de son action a plus que doublé depuis le début de 2023, pour atteindre une capitalisation de 963 milliards de dollars. Mardi 30 mai, elle est devenue la première société du secteur à dépasser la barre des 1 000 milliards de capitalisation, très loin devant un Intel (120 milliards) dont les revenus (63 milliards de dollars pour l’exercice 2022) sont pourtant plus de deux fois supérieurs à ceux de Nvidia (27 milliards de dollars).

Crainte d’une pénurie

Tout est question d’allant. La ferveur pour l’intelligence artificielle représente une occasion à saisir pour le marché des puces, qui a longtemps été porté par les smartphones et les PC, deux marchés aujourd’hui saturés, plus encore après la période du Covid-19, qui s’est accompagnée d’une phase de suréquipement. D’autres ouvertures se présentent pour permettre à cette industrie de rebondir, telles que les semi-conducteurs dévolus aux automobiles ou aux objets connectés.

Cependant, l’IA constitue à l’heure actuelle le moteur le plus dynamique du secteur et pourrait rebattre les cartes de la concurrence. Pour Jensen Huang, la révolution à l’œuvre dans l’IA est équivalente à celle qu’a constituée l’arrivée de l’iPhone dans l’industrie de la téléphonie portable. Et, comme souvent dans le domaine des technologies, le premier arrivé détient un avantage considérable. Mais M. Huang n’ignore pas la concurrence qui l’attend : « Elle vient de toutes les directions. »

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