De Blutch à Tatsuki Fujimoto, la sélection du « Monde » des bandes dessinées qu’il ne fallait pas manquer en 2022

De Blutch à Tatsuki Fujimoto, la sélection du « Monde » des bandes dessinées qu’il ne fallait pas manquer en 2022


Les journalistes du Monde qui écrivent sur la bande dessinée et le manga ont élaboré une sélection de leurs albums préférés parmi ceux parus au cours de l’année 2022. Une liste de 25 titres qu’il n’est pas interdit d’envisager offrir à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Les choix de Pauline Croquet

« Dai Dark », tome I, de Q Hayashida

Bien que biberonnée à Alien, de Ridley Scott, et à The Thing, de John Carpenter, Q Hayashida revendique une SF affranchie de ses poncifs visuels et scénaristiques, à l’équilibre entre autodérision, ingrédients horrifiques et trituration de la matière organique. Celle qui a d’abord conquis avec sa fantasque et crasseuse série postapocalyptique Dorohedoro, rempile dans Dai Dark avec un univers spatial ténébreux et dangereux qu’arpente un ado de 14 ans vêtu d’un uniforme en décomposition et dont les os recèlent des propriétés magiques. Désossage garanti.

Dai Dark, tome I, de Q Hayashida, traduit du japonais par Florent Gorges, Soleil-Delcourt, 208 p., 11,95 €.

« Le Ciel pour conquête », de Yudori

« Le Ciel pour conquête », de Yudori, Delcourt.

La Coréenne Yudori signe un récit de solidarité et d’émancipation féminine subtil et singulier entre Amélie, fervente catholique hollandaise du XVIe siècle, et une esclave dont s’est entiché son mari, Hans. Loin d’un éculé triangle amoureux, l’autrice esquisse un lent rapprochement et une fascination mutuelle entre deux femmes, l’une mue par la volonté de survivre, l’autre férue de sciences et bien décidée à vivre comme elle l’entend.

Le Ciel pour conquête, de Yudori, traduit du coréen par Chloé Vollmer-Lo, Delcourt, 336 p., 25,50 €.

« Fool Night », tome I, de Kasumi Yasuda

« Fool Night », de Kasumi Yasuda, Glénat.

Un titre qui détonne parmi la légion de mangas dystopiques avec son récit intime, dans une société où l’obscurité raréfie la flore et l’oxygène. Pour pallier ce manque, une technologie est capable de transformer les volontaires mourants en végétaux. Le temps de la mutation, les « sanctiflores », hybrides hommes-plantes, perdent peu à peu leurs facultés et baragouinent un métalangage. C’est bientôt le sort qui sera réservé à Toshiro, le héros acculé par la pauvreté, qui, paradoxalement, se retrouve mieux considéré depuis qu’il a renoncé à son humanité. Dans des planches où le trait accouple habilement matière organique et végétale, Kasumi Yasuda dissèque l’humain à la lueur du grotesque.

Fool Night, tome I, de Kasumi Yasuda, traduit du japonais par Hana Kanehisa, Glénat, 228 p., 7,60 €.

« Fleurs de pierre », tome I, de Hisashi Sakaguchi

« Fleurs de pierre », de Hisashi Sakaguchi, Revival.

Chef-d’œuvre de l’histoire du manga, Fleurs de pierre est une épopée humaine et historique dans la Yougoslavie des années 1940, dessinée par un enfant du Japon né après-guerre, Hisashi Sakaguchi, qui a fait ses armes dans les studios d’animation d’Osamu Tezuka. Sous sa plume dynamique et expressive se noue l’indicible de la barbarie nazie et le destin d’un jeune héros, Krilo, qui s’engage dans la résistance des partisans.

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