Les relations entre la France et Pavel Durov s’étaient un petit peu réchauffées depuis le mois de mars… elles sont de nouveau complètement glaciales. Les autorités ont interdit au fondateur de Telegram de voyager aux États-Unis, tandis que le milliardaire reproche à Paris une tentative (hypothétique) de pression sur la messagerie dans le cadre de l’élection présidentielle en Roumanie.
L’ambiance n’était pas forcément au beau fixe entre les autorités françaises et Pavel Durov, depuis l’été dernier et sa mise en examen pour des chefs d’inculpation particulièrement graves (complicité pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, complicité d’offre ou de cession de produits stupéfiants, blanchiment de crimes…). En cause : la modération déficiente de la messagerie.
Durov accuse, Paris réfute
Le fondateur et patron de Telegram a été placé sous contrôle judiciaire et depuis le mois de mars, il peut se rendre à l’étranger. Pavel Durov s’est d’ailleurs immédiatement envolé vers Dubaï, son lieu de résidence pour en revenir le 7 avril. Mais il faut montrer patte blanche pour continuer à voyager. Le 12 mai, le procureur de Paris a ainsi interdit au milliardaire de se rendre aux États-Unis pour des négociations avec des fonds d’investissements, révèle Politico.
Cette décision a été rendue au motif qu’un tel déplacement à l’étranger ne semblait « ni impératif ni justifié ». Pavel Durov doit demander l’autorisation à chaque fois qu’il veut quitter le territoire français.
Difficile d’affirmer que les deux choses sont liées, mais le 18 mai, le même Durov a laissé entendre qu’un « gouvernement d’Europe de l’Ouest » (identifié uniquement par l’émoji « baguette »…) avait demandé à Telegram de censurer les « voix conservatrices » en Roumanie juste avant l’élection présidentielle qui se déroulait ce même jour. « J’ai catégoriquement refusé », affirme-t-il en se drapant dans son costume de chevalier de la liberté d’expression.
L’accusation ne sort pas de nulle part. En décembre, le premier tour de l’élection présidentielle a été annulée suite à l’ingérence de TikTok noyauté par les milieux d’extrême-droite russes. Le ministère des Affaires étrangères a d’ailleurs rapidement débuncké les accusations de Durov, qualifiées d’« allégations totalement infondées ».
Le quai d’Orsay rappelle que « le premier tour des élections présidentielles roumaines de décembre dernier a été annulé de manière souveraine par les autorités roumaines compétentes suite à des ingérences numériques et financières bien réelles de la part d’acteurs liés à la Russie. » Les enquêtes des autorités roumaines et de la Commission européenne ont d’ailleurs confirmé la gravité des faits.
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Source :
Politico