WAICF (Cannes) – Après les ors du Grand Palais en début de semaine, Clara Chappaz, la ministre déléguée à l’intelligence artificielle et au numérique, est de passage sur la Croisette pour le WAICF.
« L’Europe est de retour dans le jeu avec un investissement de 200 milliards d’euros » y a t-elle mentionné en référence aux annonces d’Ursula von der Leyen lors du sommet de l’IA à Paris en début de semaine. Un investissement aux trois quart privé, et en provenance de grands groupes.
Mais celle qui milite pour la 3ème voie de l’IA assure aussi que – contrairement à la logique américaine – les financements ne font pas tout.
Où sont les Venture Capitalist européens ?
« Nous devons construire une technologie transparente pour rendre l’IA accessible à tous » dit-elle. « Nous avons besoin de régulation pour créer de la confiance. Si il n’y a pas de confiance, il n’y a pas d’adoption ».
Sur le sujet de la transparence et de la régulation, lui succède sur scène Gilles Roth, le ministre des finances du Luxembourg. Lui aussi est en déplacement à Cannes, et il veut financer l’IA européenne par le capital risque. Il en a les moyens.
« Pour que cette transformation [de l’IA] soit réussie, il faut de l’argent et de la finance. La finance est le moteur de l’innovation. Et par rapport aux Etats-Unis et à la Chine, l’Europe n’attire qu’une fraction des VCs » dit-il. « Nous pouvons jouer un rôle de financement de l’innovation de l’IA européenne ».
L’offre de service luxembourgeoise se négocie
Les fonds d’actifs privés domiciliés au Luxembourg, une catégorie que recouvre les fonds de capital-risque, gèrent désormais plus de 2.000 milliards d’euros d’actifs au Luxembourg mentionne Paperjam, ajoutant que la part du pays dans les fonds de capital-investissement européens est passée de 7,4 % en 2010 à plus de 50 % aujourd’hui. Le pays est en concurrence à l’échelle européenne sur ce terrain avec l’Irlande.
De quoi positionner le Duché au cœur de la l’ingénierie financière de l’innovation ? « Nous pourrions ainsi financer des centres de recherche comme Sophia Antipolis » assure t-il à son public azuréen.
Reste que cette offre de service luxembourgeoise se négocie. Gilles Roth demande à ses partenaires européens « une dérégulation » des flux financiers. Régulation de l’IA et dérégulation de son financement, les partenaires européens vont-il s’accorder sur cette mystérieuse équation ?