Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui se tiendront du 24 juillet au 8 septembre 2024, soulèvent d’immenses questions de sécurité sur le territoire national.
Parmi les mesures qui devraient être mises en place, le gouvernement prévoit d’installer des caméras « augmentées » dans les espaces publics stratégiques pour détecter les comportements suspects en temps réel dans la foule des visiteurs.
Ce dispositif est introduit dans le projet de loi sécurité relatif aux JO de 2024, qui entrera en discussion au Sénat le 24 janvier prochain.
Il s’agit d’une mesure strictement expérimentale qui ne s’appliquera que pour les très grands événements sportifs et culturels et n’a pas vocation à continuer au-delà du 30 juin 2025.
Les données biométriques exclues du dispositif
Dans le domaine de la télésurveillance, le gouvernement marche en effet sur des œufs. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a fixé cet été des lignes rouges à ne pas franchir concernant le déploiement de dispositifs vidéo usant de l’IA dans l’espace public.
Du même avis que la CNIL, le Conseil d’Etat a lui aussi pris ce sujet très au sérieux en interdisant par le passé à la préfecture de Police de capter des images par drone à des fins de surveillance policière, lors de manifestations sur la voie publique ou dans le cadre des mesures de confinement en vigueur en 2020.
Dans son avis sur le projet de loi, rendu le 8 décembre 2022, la CNIL a reconnu que les « garanties prévues par le projet de loi permettent de limiter les risques d’atteinte aux données et à la vie privée des personnes, et vont dans le sens des préconisations formulées par la CNIL ».
Les événements prédéterminés dans le viseur
Pour ne pas reproduire les dérives du passé, le traitement automatique des images est strictement limité aux « événements prédéterminés », excluant d’emblée les données biométriques et la reconnaissance faciale.
Par « événements prédéterminés », il faut comprendre des actes « susceptibles de présenter ou de révéler ces risques et de les signaler en vue de la mise en œuvre des mesures nécessaires », précise le texte. Cela comprend notamment le signalement de bagages oubliés sur un quai de métro, des mouvements de foule à la sortie des stades ou encore l’étude de la densité de personnes rassemblées au mètre carré pouvant mettre en péril la sécurité.
Aux grands maux les grands remèdes, ces traitements algorithmiques sur les images captées sont destinés à prévenir tous types de risques, des débuts d’incendies jusqu’aux risques d’attentats.
Une fois ces signalements récupérés via les dispositifs de vidéoprotection et les drones, ils sont envoyés aux services de la Police et de la Gendarmerie nationales, les services d’incendie et de secours, les services de police municipale et les services internes de sécurité de la SNCF et de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) pour qu’ils interviennent.
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