Depuis 1924, Beyerdynamic trace son sillon dans l’univers audio avec une constance remarquable. D’origine allemande, la marque s’est forgée une solide réputation dans le monde professionnel, où ses casques filaires ont longtemps fait figure de référence, aussi bien en studio que sur scène. Mais ces dernières années, le constructeur s’est lancé dans un virage grand public, avec des produits sans fil plus accessibles, tout en conservant cette rigueur acoustique qui a fait son renom.
Après des modèles comme les Free Byrd, Beyerdynamic revient cette fois avec les Amiron 100, des écouteurs true wireless vendus 180 euros, qui misent sur la sobriété, la qualité sonore et une dose de technologie maison. Suffisant pour se faire une place dans un marché ultra-concurrentiel ? Nous les avons portés plusieurs jours pour notre test.
Design et finition : une touche hi-fi pour les oreilles
Dès l’ouverture de leur élégant boîtier de charge, les Amiron 100 affichent la couleur : ici, pas de clinquant ni de plastique bas de gamme. Le boîtier, assez compact, donne une impression de robustesse bienvenue. Les plastiques sont épais, bien ajustés, et la charnière dégage une réelle sensation de solidité. On est clairement au-dessus de ce que proposent la plupart des modèles à moins de 200 euros. Seul bémol, l’absence de recharge sans fil, un choix un peu regrettable.

Les écouteurs eux-mêmes arborent un design inspiré du monde hi-fi. Leur forme légèrement technique pourra sembler peu discrète à certains, mais elle contribue à leur excellente tenue dans l’oreille. Le choix des matériaux reste sobre mais efficace : du plastique texturé au toucher mat, qui ne retient ni les traces de doigts ni la poussière. Chaque oreillette embarque des surfaces tactiles discrètes, sans voyants ni effets lumineux tape-à-l’œil. Le résultat ? Un produit sérieux, presque austère, mais qui respire la qualité.

Ergonomie et commandes : confort au quotidien, réactivité à peaufiner
Malgré leur design peu conventionnel, les Amiron 100 offrent un excellent confort au quotidien. Ils tiennent bien dans l’oreille, même durant des sessions prolongées, sans créer de point de pression désagréable. Le poids contenu de chaque écouteur joue ici un rôle important. Beyerdynamic fournit par ailleurs six tailles d’embouts, ce qui permet de trouver facilement un ajustement adapté à votre morphologie.

Les commandes tactiles sont globalement bien pensées, avec un système de tapotements assez classique pour gérer la lecture, le volume ou l’ANC. On regrette cependant une légère latence dans la réponse tactile : il faut parfois insister ou attendre une demi-seconde avant que l’action ne soit reconnue. Rien de rédhibitoire, mais cela contraste un peu avec la rigueur allemande que l’on attend de la marque. Un bouton physique est également présent sur le boîtier de charge pour faciliter l’appairage Bluetooth, ce qui simplifie la mise en route. En revanche, pas de Google Fast Pair, ni de Microsoft Swift Pair.

Application et connectivité : sobre mais efficace
L’application mobile dédiée reste fidèle à la philosophie de la marque : elle va à l’essentiel, sans fioritures. L’interface est claire, les réglages faciles d’accès, et toutes les fonctions importantes y sont présentes. On y retrouve notamment un égaliseur manuel à cinq bandes, particulièrement utile pour ajuster la signature sonore des Amiron 100 selon ses goûts.
Des profils prédéfinis permettent aussi de booster les graves ou d’adoucir les aigus selon les styles musicaux. Les annonces ne sont en revanche disponibles qu’en anglais ou… allemand. Mieux vaut donc comprendre l’une de ces deux langues pour saisir les différentes alertes.
Côté connectivité, c’est du classique : Bluetooth 5.3 avec prise en charge des codecs AAC et SBC. Pas de LC3 malheureusement ou un autre codec lossless (aptX par exemple). On note toutefois l’absence du multipoint, ce qui signifie que vous ne pourrez pas rester connecté à deux appareils à la fois – une lacune regrettable dans cette gamme de prix.
Réduction de bruit active et kit mains libres : du bon… mais pas du haut de gamme
Sur le papier, les Amiron 100 proposent une réduction de bruit active (ANC) hybride, qui mêle captation externe et interne pour ajuster en temps réel l’atténuation des sons ambiants. Dans les faits, le résultat est bon, mais reste en retrait par rapport aux ténors du genre. L’ANC est suffisante pour atténuer les bruits de bureau, les moteurs de voiture ou les conversations lointaines, mais peine à rivaliser avec ce que proposent les Sony WF-1000XM5, les AirPods Pro 2 ou Bose QuietComfort Ultra.

Le mode transparence, lui, se montre un peu trop artificiel. Les sons extérieurs sont amplifiés de manière peu naturelle, donnant une impression métallique ou légèrement déformée. Cela reste utilisable pour écouter une annonce ou traverser une rue, mais on évitera de le laisser activé trop longtemps.

Quant au kit mains libres, il est dans la bonne moyenne : les micros captent correctement la voix en environnement calme, mais dès que le bruit ambiant monte – dans une rue passante ou un métro par exemple – votre interlocuteur aura du mal à vous comprendre. Ce n’est pas catastrophique, mais on aurait aimé un peu plus de précision de la part d’une marque au passé aussi audiophile.
Qualité audio : une signature flatteuse et bien maîtrisée
Là où les Amiron 100 impressionnent vraiment, c’est sur la qualité sonore. Pour des écouteurs à 180 euros, on retrouve ici une restitution étonnamment musicale, équilibrée et flatteuse. Beyerdynamic propose une signature maîtrisée, avec des basses profondes et bien tenues qui viennent asseoir l’ensemble du spectre, sans jamais l’écraser.

Les médiums sont d’une belle clarté, notamment sur les voix qui conservent leur naturel et une présence marquée. Les aigus, en revanche, manquent parfois de précision et de brillance, notamment sur les morceaux complexes ou les instruments à haute fréquence. Heureusement, l’égaliseur intégré dans l’application permet de corriger ce point assez facilement.

La dynamique générale est bonne, avec une scène sonore relativement large pour des écouteurs intra-auriculaires. On sent une vraie maîtrise acoustique, avec un rendu qui reste cohérent quel que soit le genre musical. Du jazz à l’electro en passant par le rock ou la pop, les Amiron 100 s’en sortent avec les honneurs.
Autonomie : dans la bonne moyenne
Les Amiron 100 annoncent environ six heures d’autonomie avec la réduction de bruit active activée, et jusqu’à huit heures sans ANC. Des chiffres qui se confirment dans les faits : lors de notre test, avec un usage mixte (musique + appels + ANC), nous avons atteint un peu plus de 6h30 sur une seule charge.

Le boîtier permet deux charges complètes supplémentaires, portant l’autonomie totale à un peu plus de 20 heures. C’est correct, sans être exceptionnel. Petit bémol déjà évoqué : la recharge se fait uniquement via USB-C, sans prise en charge de la charge sans fil, ce qui peut décevoir certains utilisateurs exigeants.
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