Ça y est Orange aura franchi la barre symbolique des 10 milliards d’euros au dernier trimestre. Sur l’ensemble de 2024, le chiffre d’affaires annuel s’établit à près de 40,3 millions d’euros, en hausse de 1,2 % sur un an pour des bénéfices de 12,1 millions d’euros en croissance de 2,7 %.
Une dynamique positive avant tout tirée par le marché grand public (+ 2,7 %). La hausse des tarifs de dégroupage et de génie civil en France fait plonger les revenus liés aux services aux opérateurs de 5,2 %.
Une fois encore, c’est la zone Afrique et Moyen-Orient qui est la principale contributrice de la croissance avec des revenus en hausse de 11,1 %.
Le succès d’Orange Money
Un succès qu’Orange doit à ses offres dans la 4G, avec 25 % d’abonnés en plus, au fixe haut débit (+ 18,7 %). Et à Orange Money, son service de transfert d’argent et de paiement mobile (+ 18,7 %). Le continent africain est poussé par sa démographie et un taux de première adoption élevé.
Sur son marché domestique, Orange confirme son retour à la croissance. Après un recul de 1,4 % en 2023, le chiffre d’affaires en France augmente de 0,4 %.
Il est tiré par le marché des particuliers et tout particulièrement les offres de convergence qui combinent téléphonie mobile et accès internet en hausse de 4,3 %. Pour expliquer cette fidélité, l’opérateur met en avant le taux élevé de satisfaction client avec un NPS (net promoter score) supérieur à ses concurrents.
Cybersécurité : une croissance à deux chiffres
En comparaison, l’activité dans le reste de l’Europe fait triste mine. Elle affiche un repli de 2,1%, essentiellement dû à la chute des services aux opérateurs (- 13,9 %). En revanche, l’EBITDAaL (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) est, lui, positif (+ 1,5 %). Cette rentabilité est tirée par la Pologne (+ 4,2 %) et la Belgique (+ 10,4 %).
En Espagne, Orange peut désormais compter sur MasOrange, la nouvelle coentreprise détenue à parts égales par Orange et MásMóvil. Ses revenus sont en hausse de 1,5 %. L’opérateur a par ailleurs annoncé la création d’une FiberCo entre MasOrange et Vodafone Espagne pour mutualiser leurs infrastructures réseaux respectives.
En revanche, l’activité entreprises continue à plonger. Orange Business voit ses revenus chuter de 2,1% et son EBITDAaL de 8,4 %. La croissance à deux chiffres d’Orange Cyberdéfense (+ 11,2 %) et des services IT et d’intégration (+ 2,7%) ne parviennent pas à compenser le déclin des activités historiques dans le fixe (- 8,1 %).
6 000 embauches, 6 000 départs
Pour Christel Heydemann, directrice générale du groupe Orange (photo), « ces solides résultats confortent les objectifs du plan stratégique Lead the Future ». Initié il y a deux ans, ce plan vise à recentrer l’opérateur sur son cœur de métier et mise sur la généralisation de la fibre, l’accélération dans cloud et l’IA et la cybersécurité.
L’IA est aussi utilisée en interne. L’opérateur télécom mise sur les atouts de l’intelligence artificielle pour améliorer la relation client et optimiser le fonctionnement de ses réseaux. Plus de 150 cas d’usages ont été identifiés en 2024 dégageant 200 millions d’euros de valeur.
« L’IA ne remplacera pas l’humain mais nos collaborateurs doivent maîtriser cet outil. » 69 000 employés ont déjà été formés à la data et à l’IA. Dans ce cadre, Christel Heydemann salue la signature avec les partenaires sociaux , le 10 février, d’un nouvel accord de gestion de l’emploi et des parcours professionnels (GEPP).
Ce cadre social prévoit, sur les trois prochaines années, de réaliser 6 000 embauches en CDI et d’accueillir au moins 2 600 alternants par an. Dans le sens des départs, Orange a conclu un nouveau Temps Partiel Senior (TPS) prévoyant, sur une durée de 4 ans, des départs sur la base du volontariat. Au regard des précédents TPS, 6 000 collaborateurs pourraient en bénéficier.