Trois ans après son lancement, la moins chère des voitures électriques (hors bonus) change radicalement. Ce restylage en règle suffira-t-il à muscler la Spring face à une concurrence qui s’annonce féroce en 2024 ?
Pour contrer l’arrivée des citadines électriques « pas chères » que sont la Citroën ë-C3 et la Renault R5, Dacia mise tout sur le nouveau look de son incontournable Spring. Si le constructeur roumain en a fait l’un des véhicules électriques les plus vendus en France (140 000 immatriculations) depuis son lancement, il n’en demeure pas moins que depuis quelques semaines, la Spring a perdu l’un de ses atouts chocs, son bonus écologique. La fabrication chinoise de l’ex moins chère des voitures électriques l’ampute de l’aide de l’État, ce qui avantage ses concurrents directs.
Face à cette menace, Dacia avait déjà réagi une première fois l’an dernier en dévoilant une version « Extreme » de sa citadine, à la motorisation plus musclée. Cette manœuvre subtile a permis à la Spring de se maintenir au niveau en attendant ce jour, date de son restylage officiel. L’enjeu est de taille pour le constructeur qui sait qu’il doit améliorer le contenu et la qualité de fabrication de la Spring s’il veut pouvoir rivaliser avec l’ë-C3 et la R5.
Une Spring qui ressemble enfin à une Dacia
La modification la plus visible de cette Spring (2024) concerne son aspect extérieur. Dacia avait déjà intégré le nouveau logo de la marque sur la version Extreme, mais cette fois le constructeur a pu aller vraiment plus loins en donnant à sa petite citadine une flopée de codes esthétiques issus des derniers modèles de la marque. Ses formes un peu plus anguleuses et ses plus grandes roues (on passe de 14 à 15 pouces) lui confèrent davantage ce côté SUV compact très recherché.
La nouvelle Spring 2024 affiche également une nouvelle signature lumineuse, dite en Y, qui lui donne là aussi une allure plus moderne et un peu plus de caractère. Enfin, l’aspect SUV est renforcé par les nombreux éléments extérieurs en plastique, ainsi que quelques stickers bien sentis selon le niveau de finition. À l’arrière, la signature optique est reprise et se ferme avec un bandeau qui va d’un bord à l’autre du hayon. Seul ombre au tableau : dans cette transformation, la Spring doit faire l’impasse sur ses barres de toit, qui ajoutaient un peu de style, mais qui n’étaient pas vraiment utilisées.
L’habitacle : là où la Spring doit faire ses preuves
Si le rapport qualité/prix de la Spring lui a toujours permis de figurer en bonne position dans les ventes, il n’en reste pas moins que les avis étaient plutôt contrastés sur son niveau de finition, notamment dans l’habitacle, à revers des progrès réalisés par Dacia ces dernières années.
Critiquée, voire moquée pour ses plastiques rugueux et sa planche de bord d’un autre temps, Dacia a pris le temps de revoir sa copie. Le constructeur a voulu rendre son habitacle plus vivant en ajoutant quelques éléments de couleur et en peaufinant certains détails, mais il ne semble pas avoir progressé vraiment sur la nature des matériaux utilisés, toujours basiques. En revanche, bon point, le volant a été entièrement renouvelé, il est désormais réglable en hauteur.
Côté affichage, on retrouve la même recette que sur la précédente édition, c’est-à-dire un affichage basique de 7 pouces pour l’instrumentation. Côté médias, seule la version Extrême dispose d’un écran de 10 pouces, pour les finitions inférieures, il faudra en passer par son smartphone, Dacia proposant tout de même un support adapté.
Enfin, dernière nouveauté, mais elle est en option, la Spring accueille désormais un « frunk », c’est-à-dire un petit coffre à l’avant, sous le capot. Idéal pour ranger ses câbles de recharge, il permet d’épargner quelque peu le coffre de 308 litres.
Quelques nouveautés techniques bienvenues
C’est d’ailleurs le seul changement opéré sous le capot puisque la Spring garde ses deux motorisations (45 ch ou 65 ch) et la même batterie de 26,8 kWh (environ 220 km d’autonomie). Idem du côté de la recharge avec un câble de 7 kW de série qui peut monter à 30 kW (DC) sur option. Malgré cet immobilisme, les ingénieurs de Dacia sont tout de même parvenus à ajouter deux nouvelles fonctionnalités sur la partie électrique. La première, c’est l’arrivée d’un mode B, un système de freinage régénératif qui permet de recharger légèrement les accumulateurs sur les phases de décélération et au freinage simplement en levant le pied de l’accélérateur. L’autre, en option, c’est la charge bidirectionnelle (ou V2L) qui autorise le propriétaire à se servir de la batterie de sa voiture pour charger un autre appareil. Il faudra pour ça en passer par un adaptateur. Enfin, côté conduite, la Spring a souhaité se mettre à niveau et répondre davantage aux exigences de sécurité européennes. Il y aura donc sur ce nouveau modèle une aide au maintien dans la voie ou encore la reconnaissance des panneaux de signalisation.
De belles évolutions, mais à quel prix ?
Si Dacia s’est plu à détailler les nombreuses nouveautés de sa Spring (2024), il a volontairement oublié de mentionner un « détail », le prix. Actuellement, sa version la moins chère, l’Essential, débute à 18 400 euros et n’est donc pas éligible au bonus. C’est à peine 900 euros de moins qu’une Citroën ë-C3, mieux équipée et qui lui rend plus de 100 km d’autonomie. Dacia peut-il se permettre d’augmenter le prix de sa citadine ? Les améliorations intégrées à la Spring pourraient justifier un tel ajustement tarifaire, mais la réalité du marché est tout autre et va sans doute contraindre Dacia à jouer finement.
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