La crise énergétique frappe l’Europe et c’est désormais la course pour réduire la consommation d’énergie afin de faire face d’une part aux prix élevés et d’autre part aux capacités limitées d’approvisionnement en énergie cet hiver.
Dans ce contexte, le cryptominage et sa très forte consommation d’électricité ont mauvaise presse auprès des parlementaires européens. Si la blockchain Ethereum a amorcé un grand virage de sobriété en passant du stade de Proof of Work (preuve de travail) à Proof of Stake (preuve d’enjeu), ce n’est pas le cas du Bitcoin et d’autres monnaies virtuelles qui demandent toujours d’énormes ressources matérielles et énergétiques pour fonctionner.
La consommation d’énergie du Bitcoin dans le collimateur
La Commission européenne souhaite mieux réguler cet aspect en instaurant un contrôle de la « consommation d’énergie du secteur des TIC » grâce au déploiement d’un label d’efficacité énergétique dans le cas des chaînes de blocs (ou blockchains).
Le détail de la mesure, qui s’inscrit parmi d’autres leviers (label environnemental pour les centres de données, étiquette énergétique pour les ordinateurs…), n’est pas précisé mais l’initiative vise clairement le Bitcoin et sa consommation dantesque d’électricité, confirmée par les mesures de l’Université de Cambridge.
La consommation d’électricité liée au minage de Bitcoins
La consommation d’énergie associée aux cryptomonnaies représenterait à elle seule 0,4% de la consommation mondiale d’électricité, une valeur quasiment doublée en deux ans et qui appelle à une régulation en ces temps d’effort général pour optimiser l’efficacité énergétique et réduire les empreintes environnementales.
Couper le cryptominage en cas de délestage
Il convient donc de n’utiliser les technologies que dans leurs versions les plus économes en énergie, et puisque l’Europe ne représente que 10% des activités de minage en Proof of Work, une concertation internationale est nécessaire.
Mais dans le cadre de la crise énergétique, l’Europe indique déjà aux Etats membres qu’ils doivent « être prêts à arrêter le minage des crypto-actifs » en cas de situation énergétique difficile qui imposerait des délestages (ce qui semble de plus en plus probable dans plusieurs pays européens cet hiver).
Un rapport attendu en 2025 doit évaluer l’impact environnemental des acteurs du marché crypto et proposer des solutions pour en réduire les effets négatifs sur l’environnement et le climat.
La Commission européenne salue ainsi le passage de la blockchain Ethereum au stade de la Proof of Stake comme un mouvement dans la bonne direction.