L’industrie du jeu vidéo est organisée autour des lancements de grandes productions rassembleuses et de jeux indépendants cultivant une atmosphère et/ou une esthétique mais le plaisir des amateurs de jeux vidéo peut se concentrer également sur les jeux vidéo classiques.
Difficile d’en donner une définition précise tant le secteur évolue rapidement et ce qui était encensé il y a quelques années peut paraître aujourd’hui désuet. Dans un billet, Cyberghost définit les contours et explique pourquoi des jeux vidéo « qui ont fait leur temps » restent plébiscités et reviennent sous de nouvelles formes.
Il y a les jeux qui ont marqué l’histoire de leur empreinte en étant les premiers de leur genre et qui, souvent, posent des mécanismes ludiques qui se retrouvent ensuite déclinés à l’infini et ceux qui ont créé une ambiance dont le souvenir rend nostalgique.
Entre sacralisation de l’original et exploration de nouvelles pistes
Si l’original sur console ou PC reste la référence, l’intérêt peut en être relancé par des rééditions qui le remettent au goût du jour ou par des remakes qui tentent qui tentent d’en élargir l’horizon, même si recréer une aura autour d’un jeu n’est pas chose aisée.
Le jeu classique peut ainsi avoir plusieurs vies ou même revenir à la mode sous sa forme plus ou moins originelle, en fonction de tendances comme le retrogaming. Ces tendances agissent comme des retours aux sources ou parfois des pauses bienvenues dans un océan moderne de jeux AAA qui en mettent plein la vue et peuvent user de mécaniques complexes ou répétitives comme le farming.
De Fallout 2 à Fallout 3, une expérience ludique transformée
Les jeux vidéo classiques sont également capables de créer des lignées sous forme de franchises qui étirent leurs univers ou en explorent de nouveaux, avec des délais plus ou moins longs.
Il faut parfois attendre des années avant de découvrir la suite d’un titre qui nous avait captivé il y a un certain temps déjà et dans lequel on peut tenter de retrouver l’ambiance initiale, à moins que les développeurs n’aient décidé de n’en garder que l’apparence.
Comme pour les films, les suites de jeux sont un exercice périlleux où il faut éviter la répétition, tout en conservant ce qui a fait le succès du prédécesseur. Duke Nukem Forever est un bon exemple de ce qui ne fonctionne pas, tout comme Fallout 3 a su au contraire capter l’attention du public en conservant l’univers post-apocalyptique des précédents opus mais tout en transformant totalement l’expérience de jeu (de l’isométrique à la vue FPS).
Reprendre à la lettre ou ne garder que le concept initial ?
Enfin, le dernier recours reste de récupérer l’esprit d’un jeu classique pour s’en inspirer et proposer une nouvelle création qui conservera des liens avec l’ancien mais s’en affranchira sur de multiples aspects.
La série X-COM a ainsi beaucoup évolué dans son style et son mode de jeu au gré des studios pour proposer des visions différentes d’un même concept : la lutte contre une invasion extraterrestre. Chaque version est déconnectée des précédentes mais rassemble des ingrédients similaires et des mécaniques de jeu dans lesquelles les joueurs peuvent retrouver une ambiance commune.
Le jeu vidéo classique reste donc une source de création autant qu’un jalon de l’histoire vidéoludique et fait appel à divers sentiments ou perceptions du joueur : retrouver une ambiance, profiter de mécaniques de jeux plus simples revenant à l’essence même du jeu, sans les oripeaux des effets spéciaux et des contenus de remplissage, pouvoir jouer sur des configurations matérielles modestes et, bien sûr, profiter de jeux à moindre coût que des titres AAA.
L’industrie du jeu vidéo a bien compris l’intérêt de cette manne que sont les jeux vidéo classiques et peut en jouer à l’occasion en rappelant les grandes heures de certains titres et en promettant de faire encore mieux pour la suite, parfois en jouant sur l’attente et bientôt à l’aide de l’intelligence artificielle.
Mais qui n’a pas envie de se replonger dans un univers qui l’avait fasciné, passionné, interrogé, énervé et d’en retrouver les sensations, même remaniées par les progrès techniques ?