Dans l’univers de League of Legends (LoL), jeu multijoueur de stratégie et d’action par équipes, il y a « Faker » et les autres. Dix ans après son premier sacre, l’équipe sud-coréenne T1, dont fait partie le joueur connu sous le pseudonyme de « Faker », immense star dans son pays, a été sacrée championne du monde du jeu vidéo League of Legends pour la quatrième fois – un record –, dimanche 19 novembre à Séoul.
Grande favorite de la finale, T1 a balayé l’équipe chinoise Weibo Gaming au stade Gocheok Sky Dome de la capitale sud-coréenne (3-0), sous les acclamations d’une foule déchaînée de 18 000 personnes. Déjà sacrés en 2013, 2015 et 2016, les membres du T1 retrouvent leur trône, un an après leur défaite en finale face à leurs compatriotes de DRX, au Chase Center de San Francisco.
De ces quatre titres planétaires, un nom émerge : Lee Sang-hyeok, plus connu sous son pseudonyme « Faker ». Ce dernier, redoutable tout au long de la compétition, consolide encore un peu plus sa légende, alors que certains pensaient le joueur de 27 ans sur le déclin. « Plus que tout, je suis très reconnaissant d’avoir pu jouer devant tant de personnes, a-t-il déclaré après la victoire. J’espère que mes coéquipiers, comme les supporteurs, sont heureux. Je veux simplement partager de la joie et du bonheur autour de moi. »
Star de K-Pop
Figure incontournable de l’e-sport, « Faker » jouit d’un statut de célébrité en Corée du Sud, pays passionné de jeux vidéo, où il est l’égal d’une star de K-Pop à chacune de ses apparitions publiques. Egalement médaillé d’or aux Jeux asiatiques en septembre 2023, il cimente ainsi son statut de trésor national, en étant sacré devant son public pour la première fois. Avec ce quatrième titre, décroché aux côtés de « Zeus », « Oner », « Gumayusi » et « Keria », il prouve à ceux qui en doutaient qu’il reste un monument de League of Legends – dont il devient le joueur de plus âgé à soulever le trophée.
La victoire expéditive en finale (1 h 26 de jeu) est venue conclure une compétition parfaitement gérée par T1, qui cherchait à rebondir après sa défaite surprise en finale à San Francisco en novembre 2022 face à DRX (3-2). « C’est irréel, c’est comme dans un rêve », a réagi Ryu Min-seok, alias « Keria », qui avait fondu en larmes après son échec l’an dernier.
Dans le monde des compétitions de jeu vidéo (e-sport), League of Legends, sorti en 2009, fait figure de champion. Le jeu en ligne, au modèle économique free-to-play (jeu gratuit qui n’est financé que par des microtransactions permettant au joueur de personnaliser son expérience de jeu), voit s’affronter deux équipes de 5 joueurs en temps réel dans une arène. Le jeu, développé par Riot Games, a acquis une telle notoriété qu’il est à l’origine de la professionnalisation de l’e-sport. La finale des Mondiaux de LoL est considérée comme le rendez-vous le plus prestigieux de l’année.
Les 18 000 billets pour la finale au Sky Dome s’étaient vendus en 10 minutes, selon les organisateurs. Plus de 40 cinémas en Corée du Sud diffusaient également le match en direct, tandis qu’une fan zone pouvant accueillir plusieurs milliers de spectateurs avait été installée dans le centre de Séoul. Un phénomène planétaire qui avait vu Paris accueillir la finale des Mondiaux en 2019. En 2024, le championnat du monde aura lieu en Grande-Bretagne, a annoncé, dimanche, Riot Games. Signe de l’ampleur du phénomène et de l’ambition du développeur américain, la finale se déroulera à l’O2 Arena de Londres devant 20 000 spectateurs.