Insuffisant, le Chips Act ? Ce texte de loi européen adopté en 2023 prévoit de faciliter l’implantation d’entreprises spécialisées dans le domaine des semi-conducteurs, un secteur devenu aujourd’hui hautement sensible.
Mais cette tentative initiale semble avoir fait long feu et des parlementaires européens ont invité la Commission à revenir sur le sujet selon l’agence de presse Reuters.
Dans une lettre signée par une cinquantaine de parlementaires, les parlementaires déplorent l’échec du premier Chips Act. Les mesures tardent à donner des effets concrets. Ils appellent la Commission à proposer de nouvelles initiatives visant à favoriser l’implantation d’entreprises du secteur en Europe.
Les espoirs déçus du Chips Act
Le Chips Act de 2023 avait permis d’attirer plusieurs acteurs majeurs du secteur, à l’instar d’Intel qui avait annoncé la construction d’une usine géante en Allemagne.
Le projet représentait un investissement de 30 milliards d’euros pour Intel, qui espérait pouvoir compter sur 10 milliards d’euros supplémentaires sous la forme de subventions de la part du gouvernement allemand.
Mais Intel a finalement annoncé en fin d’année 2024 vouloir geler le projet pour une période d’au moins deux ans. Une décision qui a provoqué le ralentissement d’autres projets similaires initiés en Europe. En parallèle, la nouvelle administration du gouvernement américain a multiplié les politiques agressives pour forcer les géants des semi-conducteurs à rapatrier leurs outils de production sur le sol américain.
Ramener les puces à la maison
Cette manifestation du parlement européen est à l’unisson d’autres initiatives venues du secteur privé. Ou des États membres eux-mêmes. La semaine dernière, plusieurs organisations ont également demandé à la Commission de mettre en œuvre un nouveau Chips Act, mettant cette fois l’accent sur le design de puces, la conception, la r&d ainsi que le travail sur les matériaux.
Plus tôt dans le mois, neuf États membres de l’UE, parmi lesquels la France, l’Allemagne et les Pays Bas, ont annoncé le lancement d’une coalition dédiée aux semi-conducteurs et au soutien de la filière. L’objectif affiché est de rendre l’Europe autosuffisante en matière de production de semi-conducteurs, alors que le secteur est aujourd’hui très largement dominé par les géants américains (Intel) et asiatiques (TSMC).
Ces initiatives industrielles font également écho à des appels plus généraux de la part du secteur du numérique, appelant la Commission européenne à favoriser les produits issus de l’UE dans un contexte de guerre commerciale entre les États Unis, l’Asie et l’Europe.