Google contrôle un monopole illégal dans le domaine de la recherc …

Google contrôle un monopole illégal dans le domaine de la recherc ...



Un juge américain a estimé que Google exerce un monopole illégal dans la recherche en ligne et la publicité sur les moteurs de recherche, en infraction des lois antitrust américaines.

En début de semaine, le juge Amit Mehta du tribunal du district de Columbia a rendu sa décision : Google a enfreint l’article 2 de la loi antitrust Sherman en étouffant la concurrence et en concluant des contrats exclusifs et restrictifs avec d’autres entreprises. Dans cette enquête que le ministère américain de la Justice a ouverte en 2020 et portée devant les tribunaux en septembre 2023, la décision représente un coup dur pour Google.

« Google est un monopole, et il a agi comme tel pour maintenir son monopole », écrit Mehta dans sa décision de 277 pages.

Les contrats de Google avec Apple et d’autres acteurs pointés du doigt

Le juge Mehta a estimé que Google se livrait à des pratiques qui empêchent les entreprises rivales de se faire concurrence de manière équitable. Il a également critiqué les contrats de l’entreprise avec Apple et d’autres acteurs qui les obligent à utiliser Google comme moteur de recherche par défaut dans leurs produits.

Suite à la décision du juge, la division antitrust du ministère américain de la Justice a publié une déclaration du procureur général Merrick Garland et du procureur général adjoint Jonathan Kanter.

« Cette victoire contre Google est une victoire historique pour le peuple américain », a déclaré Merrick Garland, procureur général. « Aucune entreprise, quelle que soit sa taille ou son influence, n’est au-dessus de la loi. Le ministère de la Justice continuera à faire appliquer vigoureusement nos lois antitrust. »

Le procureur général adjoint Jonathan Kanter a estimé pour sa part que cette décision « ouvre la voie à l’innovation pour les générations à venir et protège l’accès à l’information pour tous les Américains. »

Google va faire appel

Dans une réponse publiée sur X, le président de Google Global Affairs, Kent Walker, a annoncé l’intention de l’entreprise de faire appel : « Cette décision reconnaît que Google offre le meilleur moteur de recherche, mais conclut que nous ne devrions pas être autorisés à le rendre facilement accessible. Nous apprécions la conclusion de la Cour selon laquelle Google est « le moteur de recherche le plus performant du secteur, qui lui a valu la confiance de centaines de millions d’utilisateurs quotidiens », que Google « est depuis longtemps le meilleur moteur de recherche, en particulier sur les appareils mobiles », qu’il « continue d’innover dans le domaine de la recherche » et qu’ « Apple et Mozilla évaluent occasionnellement la qualité de recherche de Google par rapport à celle de ses rivaux et estiment que celle de Google est supérieure. Compte tenu de ces éléments et du fait que les utilisateurs recherchent de plus en plus d’informations par des moyens de plus en plus nombreux, nous avons l’intention de faire appel. »

Bien que Google ait été reconnu coupable d’avoir enfreint les lois antitrust, le juge n’a pas suggéré de sanctions, du moins pour l’instant. Le tribunal se prononcera sur d’éventuelles mesures dans les prochains mois.

Ted Sfikas, directeur technique chez Amplitude, fournisseur de services d’analyse numérique, suggère de se pencher sur le passé pour éclairer la suite de cette affaire.

L’exemple de Microsoft

« En 1998, c’est Microsoft qui a été le premier à faire face à une action en justice antitrust de la part du gouvernement américain. Le navigateur de Microsoft, Internet Explorer, était considéré comme étant si étroitement lié au système d’exploitation Windows qu’il constituait une barrière à l’entrée sur le marché adjacent des applications Web », rappelle-t-il. « Microsoft a réglé ce litige en découplant le navigateur du système d’exploitation, ce qui a inauguré une ère de navigateurs concurrents et des applications en ligne ultérieures que nous connaissons et utilisons aujourd’hui, comme Google, Amazon, TikTok, Meta. »

Ironiquement, ce sont les applications en ligne qui ont aidé Google à atteindre une position dominante, fait remarquer Ted Sfikas. La part de marché de Google est liée à Chrome, au réseau publicitaire Google, au Google Ads Hub, à Google Analytics et à Google Tag Manager. Le gouvernement considérera que ce préjudice causé au marché est la raison pour laquelle il a pris des mesures, une position que Google défendra naturellement.

« Sur la base de tout cela, je pense que Google va régler le problème de la même manière que son prédécesseur dans l’affaire antitrust », pense Ted Sfikas. « Ils vont volontairement faire en sorte que le choix du navigateur à utiliser soit distinct, pas seulement une case à cocher, mais un véritable écran qui propose le téléchargement immédiat de tout autre navigateur dès le début lorsque vous allumez votre appareil Android pour la première fois. »

Quel impact sur les marchés des moteurs de recherche et de la publicité en ligne ?

« Si la décision aboutit à une décomposition du moteur de recherche sur les appareils et les navigateurs, cela devrait entraîner une utilisation accrue de Yahoo, Bing, DuckDuckGo et bien d’autres » prédit Ted Sfikas. « Avec la sortie prochaine du très attendu moteur de recherche d’OpenAI, cela pourrait recalibrer davantage le marché. Dans l’un ou l’autre scénario, ou les deux, le résultat sera une architecture de données plus agnostique en place à l’échelle mondiale pour fonctionner avec tous. »

Les batailles juridiques ne sont pas terminées pour Google. L’entreprise fait face à un autre procès en septembre axé sur la publicité numérique. Une plainte déposée en janvier 2023 par le ministère de la Justice et plusieurs États accuse Google de monopoliser le marché de la publicité en ligne. Ce procès risque d’avoir des conséquences encore plus dramatiques pour Google.

« Lorsque le procès AdTech débutera en septembre, je pense que les enjeux seront bien plus importants », analyse Ted Sfikas. « Je pense que le monopole de Google au sein du système de Google Ad Network, Search, Ads Hub et Analytics constitue une plate-forme unique et un avantage commercial déloyal qu’aucun autre concurrent ne peut reproduire. Je pense que le gouvernement va tenter de scinder ces plates-formes en entités distinctes, dans le but de dissocier Search et Ad Network. »



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.