Google perd une manche et peut-être bien la partie dans le long bras de fer qui oppose le géant du web à la Commission européenne. La justice devrait en effet se ranger du côté du régulateur dans le dossier d’abus de position dominante d’Android. L’enjeu : une amende de 4,12 milliards d’euros.
L’avocate générale de la Cour de justice de l’UE, Juliane Kokott, s’est prononcée en faveur du maintien de la sanction de 4,12 milliards d’euros infligée par la Commission européenne à Google. La recommandation n’est pas contraignante, mais habituellement elle est suivie par la plus haute juridiction européenne, ce qui signifie que le moteur de recherche devra signer un gros chèque.
Le bras de fer tourne à l’avantage de Bruxelles
L’affaire remonte à 2018. Bruxelles juge alors que Google a bien abusé de la position dominante d’Android dans le secteur des smartphones, ce qui a permis à l’entreprise d’écarter la concurrence. Au mois de janvier, elle plaidait sa cause devant la Cour de justice de l’UE, affirmant avoir été « punie » pour son innovation. Google l’assure : la concurrence n’a pas été entravée en Europe.
Ce n’était pas du tout l’opinion du régulateur qui, après des mois d’enquête, avait établi que Google utilisait son système d’exploitation pour obliger les constructeurs à installer le moteur de recherche, son navigateur Chrome et le Play Store sur leurs appareils Android. Ces contrats empêchent l’accès à des OS alternatifs et verrouillent des marchés connexes, comme la recherche ou la pub en ligne.
Pour Google, cette nouvelle sanction n’est jamais qu’une de plus. Depuis dix ans, la Commission a infligé pour près de 8 milliards d’euros d’amendes à l’entreprise, et c’est loin d’être terminé : une enquête lancée en 2023 concernant les technologies publicitaires du groupe est actuellement en cours de finalisation.
Reste maintenant à voir comment cette nouvelle sera vécue de l’autre côté de l’Atlantique. Donald Trump a clairement l’Europe dans son viseur, alors que les deux blocs sont en pleines négociations commerciales.
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Source :
Financial Times