Des patients recevant des attestations de dépistage au Covid alors qu’ils ne se sont pas fait tester : voilà l’imbroglio qu’essaient de démêler, ces derniers jours, les autorités de santé françaises.
Selon les informations du Monde, plus d’une centaine de Français ont eu la surprise, ces dernières semaines, de découvrir dans leur dossier médical en ligne de la sécurité sociale – l’ancien « Dossier médical partagé » désormais connu sous le nom de « Mon espace santé » – une attestation de dépistage au Covid… Sans même avoir été malades ni testés.
Après avoir été alertées par de multiples signalements, les équipes de la Direction générale de la santé (DGS), de la Caisse d’assurance maladie (Cnam) mais aussi de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui gère SI-Dep, le système informatique dans lesquels sont enregistrés les tests Covid, commencent à peine à comprendre les raisons de cette confusion.
Depuis quelques semaines, SI-Dep envoie automatiquement vers « Mon espace santé » les attestations de dépistage des patients testés. Un moyen de conserver le cas échéant la trace d’une infection au Covid, alors que les effets à long terme sont réels et encore mal connus, mais aussi d’abonder rapidement un dispositif relancé récemment : « Mon espace santé », officiellement mis en place par le gouvernement en février dernier, est désormais créé automatiquement pour chaque assuré et a vocation à servir de carnet de santé numérique en centralisant l’ensemble des données médicales d’un patient.
Or c’est ici que le bât blesse, puisque dans plusieurs cas, SI-Dep a envoyé l’attestation à la mauvaise personne.
Un problème informatique
Dans plus de la moitié des cas, il s’agit d’un problème informatique. Quand le numéro de sécurité sociale n’est pas connu de SI-Dep (parce qu’il n’a pas été renseigné par le laboratoire au moment du test, par exemple), ce dernier fait appel à un outil de l’Assurance maladie censé trouver le numéro grâce, notamment, aux noms et date de naissance de la personne testée. Sauf que, mal paramétré, ce programme informatique échoue parfois.
Il peut par exemple être berné par des homonymies et des dates de naissance proches, se méprenant sur une personne qui aurait renseigné son nom marital plutôt que son nom de naissance, et posséderait un prénom identique ou proche d’un membre de la famille son époux-se. L’exécution du programme peut aussi achopper sur des prénoms composés, recherchant par exemple « Jean Martin » plutôt que « Jean-Michel Martin ». Parfois, l’explication est plus prosaïque : certaines erreurs s’expliquent ainsi par une faute lors de la saisie du numéro de sécurité sociale au moment du test.
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