Intel a connu l’un de ses pires trimestres fin 2022

Comment les processeurs Intel vont passer d'une gravure de 10 nm à moins de 3 nm


Après la remontée des ventes d’ordinateurs durant la pandémie, marquée par le renouvellement et l’équipement des particuliers et des entreprises en situation de télétravail et d’école à distance, le marché est en train de revenir à des niveaux plus normaux…ce qui ne fait pas les affaires d’Intel.

Le groupe, sous l’impulsion de son CEO Pat Gelsinger, s’est recentré sur les activités de fonderie et la course à la gravure de finesse, après les années de plomb d’une gravure en 10 nm retardée à plusieurs reprises, obligeant à rester coincé sur le noeud 14 nm quand le concurrent AMD a profité des gravures en 7 nm de TSMC.

Malgré la fermeture de nombreuses activités annexes (drones, 5G, composants mémoire…) et le développement d’un service de fonderie qui sera modulaire et accessible aux clients tiers, Intel est au milieu du gué et doit faire avec un contexte économique compliqué par la montée de l’inflation et la crainte toujours forte d’une récession qui ne facilite pas les dépenses chez ses clients.

Des signaux d’alerte avaient été envoyés dès le début du dernier trimestre 2022, avec le spectre d’un possible licenciement d’une partie des effectifs, et les résultats financiers sur la fin d’année sont à la peine.

Des pertes fin 2022

Intel a généré un chiffre d’affaires de 14 milliards de dollars, en recul de 32% sur un an, et affiche une perte nette de 700 millions de dollars alors qu’elle engrangeait 4,6 milliards de dollars l’an dernier à la même période. Une contre-performance qui n’avait plus été vue depuis longtemps.

Sur l’ensemble de l’année 2022, le chiffre d’affaires total est en recul de 20% à 63,1 milliards de dollars tandis que le bénéfice net s’effondre de 60% pour atteindre 8 milliards de dollars.


La firme essaie de faire bonne figure en affirmant être alignée sur ses objectifs de long terme, notamment sur sa roadmap de produits (et les noeuds de gravure qui vont avec) et sur ses transformations profondes recentrées sur l’activité de fonderie.

Pas folle tout de même, elle ne se risque pas à fournir de prévisions financières précises pour l’année 2023, soulignant que les difficultés de court terme sont toujours présentes.

Un contexte compliqué qui perdure début 2023

Toutes les branches d’activité ont souffert, et en premier lieu celles des processeurs et des produits datacenters qui se retrouvent à la limite de la rentabilité opérationnelle du fait de la baisse de la demande côté grand public et de l’écoulement des stocks chez les fabricants.

Les processeurs gravés en 10 nm (procédé Intel 7) sont aussi plus onéreux à produire, ce qui impacte leur rentabilité. Pour les datacenters, Intel reconnaît souffrir de la concurrence d’AMD qui, avec sa famille de processeurs Epyc pour serveurs, a un impact non négligeable, d’autant plus que les processeurs Xeon Scalable Sapphire Rapids ont connu plusieurs retards.

L’arrivée des cartes graphiques dédiées ARC Alchemist est trop fraîche pour avoir généré des revenus significatifs, tandis que les autres activités restent stables mais comptent peu dans le total des revenus.

Le début d’année devrait donc rester tendu chez Intel avec une prévision faible de résultats de l’ordre de 11 milliards de dollars. Les nouveaux produits annoncés (Raptor Lake en version mobile pour PC portable, Sapphire Rapids pour les serveurs, GPU Ponte Vecchio pour datacenters) n’auront pas encore eu le temps de soutenir fortement le chiffre d’affaires.





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