Invisible au radar et à l’infrarouge, le remplaçant du bombardier B-2 arrive déjà

Invisible au radar et à l’infrarouge, le remplaçant du bombardier B-2 arrive déjà


Les États-Unis fabriquent un bombardier de sixième génération pour remplacer ses B-2 vieillissants, utilisés récemment en Iran. Même si ces derniers ont prouvé leur capacité furtive et leur endurance pour traverser la terre entière sans même atterrir, voilà que l’US Air Force veut franchir un cap avec le B-21 Raider.

Les récentes frappes aériennes américaines sur l’Iran ont remis les projecteurs sur la flotte de bombardiers B-2, installée sur la base de Whiteman, dans le Missouri. Capable de voler 37 heures et embarquer des bombes anti-bunker que peu de nations pourraient envisager par contrainte logistique, le B-2 a permis aux États-Unis de présenter une mission particulièrement réussie, alors que l’Iran n’aurait pas pu détecter la moindre pénétration sur son espace aérien, malgré les plus de 90 minutes de mission sur son territoire.

Les plans de l’US Air Force sont pourtant tournés vers une nouvelle génération de bombardiers, qui devrait être opérationnelle bientôt. En 2026 ou en 2027, les États-Unis ajouteront introduira le B-21 Raider à sa flotte, un avion furtif similaire au B-2, mais légèrement plus compact et plus poussé. En plus d’être indétectable aux radars, il doit être indétectable à l’infrarouge. Un défi technique, qui dessine les premières lignes de l’aviation militaire de sixième génération. Ses capacités l’amènerait aussi à empiéter sur le terrain du B-52.

Avec ses améliorations technologiques et aérodynamique, le B-21 Raider de l’US Air Force offrira un plus grand rayon d’action. À l’heure actuelle, le B-2 nécessite de se faire ravitailler toutes les 6 heures, ce qui entraîne un dispositif aérien particulièrement important d’avions ravitailleurs sur son chemin. Une prise de risque lors des missions de plusieurs dizaines d’heures où la discrétion est nécessaire, comme avec les frappes aériennes en Iran. Pour simplifier la maintenance monstre du B-2, le B-21 Raider embarquera deux au lieu de quatre moteurs. Il s’agit de Pratt & Whitney PW9200. Sa production doit d’ailleurs être plus rapide et moins coûteuse, sachant qu’un seul B-2 coûte 2 milliards de dollars.

© Northrop Grumman

En envergure, le futur B-21 Raider mesurera 12 mètres de moins que le B-2, à 40 mètres contre 52 mètres. En longueur, il mesurera 6 mètres de moins, à un peu moins de 16 mètres. Avec cette taille réduite, il sera logiquement moins habile pour embarquer des charges volumiques. Cela dit, l’US Air Force veut combler cette lacune en commandant davantage d’aéronefs. À l’heure actuelle, l’Armée américaine ne dispose que de 19 B-2. La capacité d’emport sera tout de même d’une dizaine de tonnes.

Invisible aux radars et à l’infrarouge

C’est en décembre 2022 que l’US Air Force et le fabricant Northrop Grumman ont dévoilé le B-21 Raider, près de deux ans avant que la Chine ne montre les crocs avec plusieurs appareils de cinquième et de sixième génération. Même si le B-2 a évolué à travers le temps, depuis son lancement dans les années 1980, il reste un appareil développé pendant la Guerre froide. Le futur B-21 Raider est né à l’ère du numérique, avec un développement par ordinateur, et une architecture ouverte. Autrement dit, il pourra d’autant plus s’adapter et s’améliorer au fil du temps.

Grâce à ses « répliques virtuelles », le développement de l’avion s’est grandement accéléré comparé au précédent B-2. Dans un communiqué, Northrop Grumman indiquait ainsi que le temps avant obtention d’une certification avait été accéléré de 50 %, grâce au développement par logiciel et les simulations virtuelles, avant l’assemblage physique.

Bombardier B 21 Raider
© Northrop Grumman

Même si le B-2 offre des signatures infrarouge, acoustique, électromagnétique, visuelle et radar réduites, il sera dépassé par le B-21 Raider. Parmi ses améliorations les plus importantes, une meilleure gestion thermique, pour travailler sur l’empreinte infrarouge (par une réduction de la chaleur émise par l’objet). L’un des autres chantiers d’amélioration concerne le cockpit, avec des fenêtres modifiées pour garantir à la fois une bonne visibilité, mais aussi une signature radar réduite. Enfin, les matériaux composites, nerfs de la guerre du monde aérien, y compris dans le commercial, permettront une meilleure absorption des ondes.

Les premiers B-21 sont déjà sortis des lignes de fabrication, alors que Northrop Grumman a effectué un premier vol avec l’appareil le 10 novembre 2023, à Palmdale en Californie, pour rejoindre la base aérienne Edwards Air Force Base. Les essais en vol se sont multipliés ensuite, avec jusqu’à deux décollages par semaine. En janvier 2024, le Pentagone a validé le lancement d’une production à faible cadence de l’appareil. Plus récemment, au quatrième trimestre 2024, Northrop Grumman a signé un accord pour la fabrication d’un deuxième lot de B-21.

Même si les chiffres sont restés longtemps secrets, on sait aujourd’hui que le premier lot d’appareils concernait la production de 21 B-21 Raider. Le second lot rassemblait quant à lui 19 appareils. Il seraient donc 40 à ce jour, sur les 100 que l’US Air Force compte disposer dans sa flotte. À ce jour, son prix unitaire est estimé aux alentours de 793 millions de dollars.

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