La simulation de l’éjection du vaisseau Mengzhou, rival de la capsule Orion américaine, permet à la Chine de valider une étape cruciale dans le développement de son module habité d’exploration lunaire. Le prochain test sera encore plus spectaculaire.
La Chine développe Mengzhou, une version plus poussée de son vaisseau Shenzhou, transportant des astronautes depuis 2003 dans l’Espace. Avec son nouveau module, rival de la capsule Orion aux États-Unis, c’est l’ensemble de son programme de missions habité lunaire qui est en jeu. Le 17 juin, au centre spatial de Jiuquan en Mongolie-Intérieure, CMSA (China Manned Space Agency) qui s’occupe des vols habités, a opéré une manœuvre dite « pad abort », constituant en une éjection d’urgence ou de sauvetage d’un engin spatial.
La manœuvre n’a connu aucun souci et l’agence a confirmé son succès. Il s’agit du premier réalisé sur le sol. La prochaine étape consistera en une même manœuvre, mais cette fois-ci lors d’un décollage du vaisseau monté sur son lanceur. Sans validation de sa capacité à s’extraire de l’étage principal de la fusée, un module ne pourra pas protéger les astronautes à bord en cas de problème, de perte de contrôle, panne moteur, ou de risque d’explosion.
Lors de la manœuvre, le vaisseau utilise un moteur-fusée pour s’extraire et s’éloigner du lanceur, avant de se préparer à un atterrissage, grâce à des parachutes et des coussins gonflés sur la partie inférieure. Une procédure similaire à une éjection d’un pilote d’avion de chasse avec son siège.
La Chine sur la Lune en 2029
La Chine ne veut pas perdre de temps car elle planifie sa première mission habitée lunaire en 2029, pour battre à la fois les États-Unis en envoyant certainement la première femme astronaute sur la Lune, mais aussi pour honorer le 80e anniversaire de la République populaire de Chine. En plus du vaisseau Mengzhou, un module lunaire baptisé Lanyue doit aussi se diriger vers le satellite naturel de la Terre.
Pour amortir le coût de développement de Mengzhou, la capsule doit aussi être utilisée dans des missions en orbite basse, avec une configuration jusqu’à sept places à bord (contre 3 places pour la version lunaire). Cela lui permettrait d’obtenir une navette plus grande pour ses allers-retours vers sa station spatiale Tiangong-3, alors que l’actuelle capsule Shenzhou ne peut emporter que trois astronautes.
Avec une capsule Orion menacée par les coupes budgétaires de l’administration Trump, et de ses difficultés de développement, les États-Unis tentent de maintenir la cadence et réaliser également des manœuvres pour certifier sa sécurité. Ses ingénieurs se penchaient aussi au mois de juin sur la récupération du module habitable, après éjection de son lanceur SLS.
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Source :
Cité de l’espace