la copie la plus réussie de Tesla, une excellente alternative ?

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Nouvellement lancée en France, la marche Xpeng tente de s’imposer sur un marché qui a décidé de ne lui faire aucun cadeau. Pour y parvenir, le constructeur chinois a adopté une technique qui pourrait paraître relativement simple, mais surtout de l’assumer. Les ingénieurs de Xpeng ont pris comme modèle la référence de la catégorie, Tesla et son Model Y. Résultat : sur de nombreux aspects, le G9, son SUV premium, fait davantage que s’inspirer de son modèle américain, il le copie carrément. Néanmoins, Xpeng y introduit une autre stratégie, empruntée cette fois à d’autres acteurs chinois qui ont percé sur les nouvelles technologies, une stratégie qui consiste à attaquer un secteur par le haut de gamme, tout en proposant des tarifs très agressifs pour la catégorie. Résultat ? Le G9 est un véhicule cher certes, mais particulièrement bien équipé. Est-ce assez pour détourner les utilisateurs européens des constructeurs traditionnels ?

Design : extérieur quelconque, intérieur de luxe

Ce n’est pas par son design extérieur que le G9 est le plus surprenant. Le gros bébé a beau été avoir été conçu à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous, il n’en demeure pas moins très standardisé dans son approche esthétique. Très classique dans son style, le G9 n’en demeure pas moins impressionnant par son grand gabarit. Près de 4,9 m de long, plus de 1,93 m de large et 1,68 m de haut, le véhicule familial de Xpeng est tout sauf discret.

© La grande Xpeng G9

S’il ne détonne pas à l’extérieur, il réserve en revanche de bien agréables surprises une fois à bord. Sur cet aspect, Xpeng ne laisse rien au hasard et fait preuve d’un sérieux remarquable aussi bien sur la qualité des finitions que le choix des différents matériaux. On appréciera ou non le design intérieur, mais on ne pourra certainement pas lui reprocher de manquer de cachet.

L’énorme écran central attire immédiatement l’attention, tout comme celui dédié au passager qui est tout aussi bien intégré que le reste. Les deux dalles de 15 pouces chacune sont d’ailleurs de très bonne qualité. Enfin, c’est une impression générale d’espace et de confort qui se dégage lorsqu’on prend place, et c’est aussi le cas à l’arrière. En phase avec les codes du haut de gamme, le G9 n’oublie pas de proposer une séance de massage à ses passagers ou une climatisation personnalisée.

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À plusieurs reprises lors de ce test, nous ferons le parallèle entre Xpeng et Tesla. Et pour cause, le savoir-faire du second a très largement inspiré le premier dans l’élaboration de sa stratégie et, disons-le clairement, dans la fabrication de ses véhicules. Mais si Xpeng s’est basé sur l’approche de Tesla, notamment sur l’aspect logiciel, il a veillé à ne pas reproduire les erreurs de jeunesse de la marque californienne à qui on a longtemps reproché une qualité matérielle douteuse une fois entrée dans l’habitacle. Sur ce point, le constructeur chinois est même à l’opposé et aurait plutôt tendance à s’aligner sur le niveau de qualité des voitures premium allemandes.

Technologie à bord : digne héritier de Tesla

Trêve de suspens, c’est en matière de technologie que le G9 nous a le plus impressionné. Dans l’interface utilisateur d’abord. Quiconque est déjà monté dans une Tesla retrouvera immédiatement un environnement familier tant l’interface et les menus ressemblent à ce qui se pratique chez le constructeur américain. Mais Xpeng est encore allé plus loin et s’il ne fait pas fi de tous les boutons, il va un cran plus haut en matière de personnalisation.

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© Le tableau de bord

C’est simple, on pourrait (et on a) passer des heures à jouer avec les menus de la G9 tant ils regorgent de possibilités. Tout passe par l’interface tactile, que ce soit pour le réglage de la hauteur et de la profondeur du volant à celui de la température à bord ou du comportement routier (modes de conduite et système de régénération d’énergie, par exemple). Certes, il faut un certain temps pour se familiariser et l’ergonomie des menus n’est pas toujours des plus évidentes, mais sur ce point, le parti pris de Xpeng est complètement assumé.

De la technologie, il y en a également sous le capot, que ce soit par le biais de l’architecture 800 V du véhicule ou en matière d’aides à la conduite. La première permet des vitesses de recharge détonnantes, nous y reviendrons. Quant à la seconde, elle assure au G9 une autonomie de niveau 2 sur le papier, dont la transposition à l’usage demande quelques ajustements. En effet, régulateur de vitesse adaptatif et maintien dans la voie fonctionnent correctement, mais il manque encore à Xpeng cette progressivité dans l’accélération ou un peu de délicatesse dans le replacement qui fait que les mouvements automatiques de la voiture s’apparentent à un toucher de volant « humain ».

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© Un écran central incontournable

Enfin, la dernière touche technologique de la G9 ne se trouve pas dans la voiture, mais dans la poche de son propriétaire et plus précisément dans son smartphone. Il s’agit de l’application Xpeng qui est tout simplement l’une des plus complètes et l’une des plus réussies du marché. En plus des fonctionnalités habituelles d’affichage de l’état de la batterie et de pré-chauffage, l’application compagnon permet d’ouvrir et démarrer sa voiture à distance (et donc de la prêter à un tiers), de faire manœuvrer la voiture à l’aide d’une télécommande (idéal pour se garer dans les places de parking serrées) et aussi de vérifier les vitesses de charge tout en buvant son café à quelques mètres de la borne. Seul petit bémol de cette application : une page d’accueil affichant de la publicité pour les autres véhicules de la marque. On aurait pu s’en dispenser.

Performances : presque que de bonnes surprises

Après la première bonne impression, il nous tardait de voir ce que le G9 avait dans le ventre et ce, d’autant plus que nous avons pu prendre le volant de la version Performance, celle disposant de deux moteurs et d’une puissance totale de 551 ch… tout de même. Mais là encore, Xpeng ne s’est pas contenté d’aligner les chiffres et d’embellir sa fiche technique. Bien sûr qu’un 0 à 100 km/h expédié en moins de 4 secondes, ça en jette pour un tel pachyderme, mais s’arrêter sur ce genre de valeurs reviendrait à se méprendre sur les intentions de la marque chinoise. Un exemple : dans cette version, la plus prestigieuse, le constructeur a opté pour des suspensions pneumatiques. Ce simple ajout (pas si simple en réalité) offre au G9 un comportement assez bluffant. Elles permettent, entre autres, de porter le confort à un niveau très intéressant, même lorsque la route est quelque peu dégradée. Sur autoroute, le G9 s’en sort encore plus facilement et on est alors surpris par le silence à bord, preuve que les ingénieurs de la marque ont fait du bon travail en matière d’isolation des bruits d’air et de roulage.

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© En charge sur une station Ionity

Nous serons en revanche plus réservés sur la direction, assez fade, qui empêche parfois de profiter pleinement de la puissance à disposition.

La conduite en ville est relativement aisée, et ce, malgré le gabarit massif de l’engin. Son rayon de braquage de 11,8 mètres ne permet pas de faire des miracles sur les petites manœuvres et il faudra assurément plusieurs jours aux futurs propriétaires pour prendre la mesure des dimensions de leur grand SUV. Mais une fois cela fait, on se surprend à voguer en milieu urbain sans réelle difficulté. Bien entendu, sur le réseau secondaire et sur autoroute, c’est une formalité.

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© L’application Xpeng, un modèle du genre.

Enfin, un mot des aides à la conduite, très nombreuses et affichées constamment sur l’ordinateur de bord qui scanne en temps réel l’environnement du G9. Sur ce point, le SUV fait preuve de maîtrise, mais il s’avère quelque peu intrusif dans ses alertes, notamment sur la fatigue ou l’attention. En effet, chaque bâillement donne droit à une alerte de fatigue et chaque seconde de trop passée sur l’écran central, pourtant indispensable pour changer certains réglages, se termine par une tape sur les doigts symbolique. Idem pour le recentrage dans la voie qui manque quelque peu de naturel par moment, mais ce genre de petits défauts sont accessoires et pourraient évoluer à l’aide d’une mise à jour.

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© Côté consommation, le G9 est très gourmand.

Autonomie : heureusement, il y a le 800 V

C’est l’argument choc de ce SUV pas comme les autres, une plateforme 800 V encore rare sur le marché (surtout à ce niveau de tarif) qui permet de recharger à la vitesse de l’éclair et qui rend donc possibles et moins pénibles les longs trajets autoroutiers. Force est de constater que le constructeur chinois a bien raison de miser sur sa vélocité en matière de recharge, car pour ce qui est de la consommation pure, son gabarit et ses 2,3 tonnes sur la balance, ne lui permettent pas de faire de miracles.

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© Charge G9

En effet, notre test du G9 s’est étalé sur près d’une semaine, au cours de laquelle nous avons réalisé de nombreux trajets classiques, mais également un long périple de près de 1 000 km (473 km aller et autant au retour). Si en ville la consommation peut être stabilisée à un peu plus de 20 kWh/100 km, elle explose littéralement sur l’autoroute où le SUV de Xpeng tutoie les 30 kWh/100 km en permanence.

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© L’exemple d’une charge quasi parfaite. 20 mn = 80 % de batterie.

Des performances tout juste honorables si l’on tient compte de l’énorme batterie de 98 kWh de la bête. Notons au passage que le constructeur a opté pour une chimie NMC (Nickel, manganèse, cobalt), qui offre une meilleure densité énergétique. Au final, en termes d’autonomie, les chiffres annoncés par le constructeur ne sont pas si éloignés de la réalité : 21,3 kWh/100 km en usage mixte, c’est à peu près ce que nous avons pu constater sur nos trajets les plus classiques. En revanche, sur autoroute, à 130 km/h, il ne faut pas espérer plus de 350 km d’autonomie, ce qui pourrait être un point faible eu égard à la taille de la batterie, mais qui s’avère indolore tant la charge rapide parvient à effacer ce défaut.

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© Le pic de charge à 268 kW, on aime !

Verdict de l’essai :

Au terme d’un essai complet qui nous a permis de rouler plus de 1 300 km avec le G9, il convient d’affirmer que le SUV de Xpeng est l’une des belles surprises de l’année. On savait la jeune marque capable de prouesses, notamment au niveau technologique, nous avons été ravis de constater que celles-ci s’appliquaient aussi à la route avec des performances de haute volée et un confort digne des meilleurs SUV électriques du moment. Ce qui impressionne, en dehors du niveau de performance du G9 bien sûr, c’est la vitesse à laquelle la marque chinoise a réussi à atteindre ce niveau. Il a suffit de 10 ans seulement d’existence à Xpeng pour proposer l’un des SUV électriques les plus complets du marché, à un prix compétitif qui plus est. Même Tesla a eu besoin de plus de temps pour atteindre le niveau de finitions intérieures du Chinois. Certes, c’est plus simple quand le second venu copie le premier, mais ça n’en demeure pas moins impressionnant.

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