Design singulier, personnalisation sonore poussée et transducteurs en céramique permettent à ce modèlee de devenir une référence sur le marché du milieu de gamme.
La deuxième génération avait déjà marqué une belle progression. Cette troisième sonne comme une confirmation. Les nouveaux Ear — qui perdent au passage la mention (3) qui aurait dû suivre la logique des précédents — ont sauté le pas et proposent désormais des transducteurs de 11 mm en céramique plutôt qu’en graphène. Le reste, à commencer par le design extérieur, ne change qu’à la marge, voire régresse, à l’image de l’autonomie.
Commençons tout d’abord par le plus visible : le design. Nothing a conservé le style des deux premières générations avec ces tiges translucides. Certains y trouveront un aspect qui manque de finition, d’autres adoreront. Ce qui est sûr en revanche, c’est que ce look est en passe de devenir iconique et reconnaissable entre mille, ce qui s’avère un exploit à une époque où beaucoup d’écouteurs true wireless se ressemblent. Les écouteurs disposent d’embouts très souples et semi intra-auriculaires, à la manière des AirPods Pro. Parfait pour ceux qui n’aiment pas les modèles trop invasifs. Cela ne les empêche pas d’être bien arrimés, ils n’ont pratiquement pas bougé par exemple durant notre session de course à pied (ils sont certifiés IP54).
Nothing affirme également son identité avec un boîtier presque entièrement transparent, mis à part le logement de la batterie. Là aussi, c’est identifiable, mais c’est aussi très salissant, tant les traces de doigts y sont rapidement visibles. On passerait presque son temps à l’essuyer, à la manière d’un verre ayant conservé des traces de calcaire ou de doigts. Il embarque sur le côté droit un port USB-C pour la recharge (batterie de 500 mAh, 46 mAh pour chaque écouteur) et un bouton permettant de déclencher l’appairage du Bluetooth. Si le matériau employé ici est donc salissant, il est cependant de qualité, épais, bien aidé aussi par un assemblage impeccable.
La pression du contrôle
Pour les contrôles de lecture, le constructeur reste fidèle au système de pression employé pour la deuxième génération. En pressant une seule fois n’importe quelle tige, on commande la lecture/pause ; deux fois, la chanson suivante ; trois fois, la chanson précédente. Le système est réactif, mais la taille plutôt courte des tiges ne facilite pas toujours la manipulation. Rien de très original, mais il fait surtout l’impasse sur le réglage du volume sonore pour lequel il faudra donc obligatoirement passer par son smartphone.
Le smartphone sera de toute manière indispensable aux différents réglages proposés par l’application. À commencer par la personnalisation des commandes, pour par exemple configurer le déclenchement de l’assistant personnel du téléphone. Notons au passage que les Ear peuvent également commander ChatGPT, mais la compatibilité exclusive avec les téléphones Nohting ne nous a pas permis de tester la chose.
Des égaliseurs en veux-tu en voilà
Comme avec la précédente génération, il est également possible de procéder à un test auditif qui corrige en fonction du résultat l’égalisation par défaut. Nous avons trouvé que le résultat manquait de subtilité, avec dans notre cas une hypertrophie des aigus à la limite du désagréable.
Heureusement qu’un égaliseur plus classique est proposé pour ajuster le signal sonore à notre goût. Un égaliseur ? Plutôt des égaliseurs. Le premier, baptisé « Simple », propose quatre présélections (équilibré configuré par défaut, plus de graves, plus d’aigus et voix). Il est possible également de le personnaliser sur seulement trois bandes.
Le second, baptisé « Avancé », va quant à lui beaucoup plus loin. Voire un peu trop. En plus des huit bandes proposées, il permet de gérer pour chacune d’entre elle le classique gain, mais aussi sa fréquence et le facteur Q. Ce dernier joue sur la forme de la courbe et la largeur de la bande passante.
On peut ajouter à cela une autre rubrique où il est possible de renforcer seulement les basses sur trois niveaux différents. On aime quand les constructeurs proposent des options de personnalisation, mais là, ça commence à faire beaucoup et c’est surtout brouillon du côté de l’interface. La dernière rubrique n’étant pas placée dans la section égalisation, mais sur la page d’accueil de l’application. On a tendance à s’y perdre un peu.
Il est également possible de gérer l’intensité de la réduction de bruit active sur trois niveaux et bien sûr de la désactiver. Un mode « adaptif » est également proposé et règle automatiquement son efficacité en fonction du bruit ambiant. Nous ne sommes jamais très fans de ce système proposé aussi par d’autres marques, le choix n’étant pas toujours le plus adapté. Et là encore moins, car si la réduction de bruit est efficace, elle n’est pas non plus incroyable, notamment du côté des fréquences les plus aiguës. La faute sûrement à des microphones qui pourraient être améliorés, comme en témoigne la qualité très moyenne des appels téléphonique que nous avons passés avec. Nous avons donc eu tendance à conserver l’intensité la plus élevée, sans jamais toutefois se sentir dans une bulle comme le permettent les écouteurs haut de gamme. Rien de disqualifiant cependant, ce modèle coûtant la moitié — voire moins — de leur prix.
Du lossless pour gagner en qualité
Saluons en revanche deux fonctionnalités pas toujours présentes à ce tarif : la détection de port qui met la lecture en pause quand on retire les écouteurs et la connexion Bluetooth multipoint pour les connecter à deux appareils simultanément.
Et ces transducteurs en céramique alors ? Eh bien, le saut en qualité est clairement perceptible par rapport à la génération précédente. On gagne en profondeur, en dynamique, mais aussi en détails. En plus des classiques codecs SBC et AAC, les Ear en proposent en plus deux autres lossless : LDAC et LHDC 5.0. Connectés ainsi à un smartphone Android compatible (iOS ne les gère pas), ils s’avèrent encore plus qualitatifs. Les basses sont encore plus profondes et la dynamique encore améliorée. On regrette juste la gestion des aigus, très analytiques et manquant de chaleur. Ils ont tendance à fatiguer l’écoute à la longue. Tout est presque parfait, mais on est loin de la rondeur que peuvent proposer les modèles d’Apple ou de Bose par exemple. C’est une signature sonore voulue, mais il est bon de le savoir avant de craquer pour eux.
Enfin, l’autonomie est quelque peu décevante avec seulement 4 h 53 d’écoute avec réduction de bruit activée avant extinction comme l’a mesuré le labo de 01net.com. Ils font même moins bien que leurs prédécesseurs qui affichaient une performance de 5 h 27. À titre de comparaison parmi les derniers modèles équivalents que nous avons testés, les Fairphone Fairbuds (149 euros aussi) parviennent à 6 h 48 et les OnePlus Buds 3 (99 euros) atteignent 6 h 24. Ils sont en revanche bien plus performants une fois que l’ANC est éteinte avec 8 h 12 de fonctionnement.
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