La cyber américaine déboussolée par les purges de Donald Trump

La cyber américaine déboussolée par les purges de Donald Trump



Un « énorme choc en interne » dont les hackeurs russes, chinois, iraniens ou encore nord-coréens « doivent se réjouir ». Voici comment Bernard Barbier a résumé sur le réseau social professionnel LinkedIn la situation outre-Atlantique après le limogeage des numéros un et deux de la National Security Agency, l’agence américaine chargée à la fois du renseignement technique et du contrôle des produits et services de cybersécurité.

A l’instar de ce spécialiste du cyber, un temps à la tête de la direction technique des services secrets français, la DGSE, ce coupage de têtes par l’administration Trump laisse songeur. Malgré des états de service sans véritable loupé, l’éviction de Timothy Haugh et de Wendy Noble a en effet été demandée et obtenue par une influenceuse complotiste d’extrême droite, Laura Loomer. « Ils ont été déloyaux », « c’est pour cela qu’ils ont été licenciés » de leurs anciennes fonctions, a-t-elle ensuite expliqué sur le réseau social X.

The NSA stuff is a really big deal – and I’m furious about the CISA cuts.

We will likely still be able to protect elections, but I’m more concerned about large scale cyberattacks from near-peers and/or sophisticated non state hacking groups.

Losing this kind of capability will leave us vulnerable

— Angry (@angrystaffer.bsky.social) 5 avril 2025 à 04:39

Coupes à venir

Au-delà de ces deux cadres dirigeants, la cyber américaine s’attend également à une purge massive du côté de la Cisa, l’équivalent américain de l’Anssi. Selon Politico, cette agence pourrait perdre encore des effectifs dans une prochaine coupe budgétaire préparée par le Doge, cet ovni administratif chapeauté par le milliardaire Elon Musk qui sabre à la hache dans les finances publiques américaines.

Résultat, pour CBS News, la Cisa pourrait demander à près de 1 300 employés de partir, sur les 3 400 agents que l’agence employait.

Après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, cette administration avait déjà commencé à sabrer dans ses effectifs. Des premières vagues de licenciements contestées par la justice ou par des experts. Ces départs nuisent « à la sécurité nationale », a par exemple déploré un ancien ponte de l’US Navy au Register.

Autonomie française

Ce sabrage dans la cyberdéfense américaine pourrait également toucher par ricochet la France. Interrogé sur ce sujet lors du panorama de la cybermenace de l’Anssi, en mars dernier, Vincent Strubel avait botté en touche. Il avait ainsi signalé qu’il était trop tôt pour mesurer un tel impact, s’il y en avait un.

Certes, l’Anssi travaille étroitement avec cet allié, par exemple en s’échangeant des informations sur des attaques imminentes, convenait-il.

Mais « nous ne sommes pas dépendants » de la coopération avec les Etats-Unis, ajoutait Vincent Strubel, soulignant l’autonomie française. Un pays, assurait-il, qui joue « dans la Ligue 1 des nations cyber ».



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