La DGA veut des ordinateurs quantiques français pour usages civils et militaires

Google fait une avancée importante


Parmi toutes les options à venir utilisables par les militaires, le quantique n’est pas la moins intéressante. Avec ses capacités de calcul dépassant celles de l’informatique traditionnelle pour résoudre des problèmes complexes spécifiques et son pouvoir d’assurer un chiffrement des communications quasiment inviolable ou au contraire de casser les cryptages adverses, le domaine quantique est riche de possibilités.

La DGA (Direction Générale de l’Armement) en est bien consciente et va être en charge du programme PROQCIMA, en partenariat avec le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) et dans le cadre du plan stratégique d’innovation France 2030.

Un programme ambitieux à portée large

PROQCIMA doit permettre la conception de « deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels de conception française à horizon 2032« . Entre recherche de souveraineté nationale dans ce nouveau domaine et volonté de montrer la voie en cherchant à « devenir le centre de gravité de l’industrie quantique mondiale« , la France veut tester la possibilité de créer un ordinateur quantique FTQC (Fault Tolerant Quantum Computer), à savoir un équipement dont les résultats sont suffisamment fiables et résistants aux erreurs provoquées par les perbutations au sein du système lui-même et de son environnement.


Alice & Bob, en quête du processeur pour un ordinateur quantique FTQC

L’état d’intrication quantique nécessaire au fonctionnement d’un ordinateur quantique est très fragile et la grande difficulté actuelle est de parvenir à abaisser le taux d’erreur à des niveaux garantissant une certaine fiabilité du résultat.

Le programme PROQCIMA est doté d’une enveloppe de 500 millions d’euros sur 10 ans et s’appuie sur cinq startups (Alice & Bob, C12, Quandela, Pasqal et Quobly) pour mettre au point deux ordinateurs quantiques de 128 qubits logiques (démonstrateurs) qui pourront ensuite être étendus à 2048 qubits logiques d’ici 2035 (produits exploitables industriellement).

Sur les cinq entreprises sélectionnées et mises en compétition, seules les trois plus prometteuses poursuivront le programme au-delà de quatre ans. Au bout de huit ans, il n’en restera plus que deux pour aller jusqu’au terme du développement des deux ordinateurs quantiques attendus.

L’armée en supervision des progrès quantiques français

Si les applications quantiques pourront être civiles, la présence de la DGA comme superviseur du programme PROQCIMA signale aussi la volonté de se doter de capacités quantiques dans le domaine militaire.

Le ministère des Armées compte notamment utiliser ces capacités pour la cryptographie post-quantique mais aussi pour développer de nouveaux types de capteurs quantiques dont les performances seraient renforcées de plusieurs ordres de grandeur par rapport à des capteurs traditionnels.

L’initiative est ambitieuse mais il reste à voir si elle pourra se confronter sérieusement aux progrès rapides des grands groupes high-tech outre-Atlantique. Tant Google, IBM et Microsoft que différentes startups spécialisées font état d’avancées régulières et d’améliorations tant sur le nombre de qubits des processeurs quantiques que sur la réduction du fameux taux d’erreur, préparant une ère d’utilité quantique (expression d’IBM) après celle du champ expérimental.



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