Après cent vingt jours de guerre de la Russie contre l’Ukraine, le bilan des opérations cyber offensives russes est très contrasté. Des cyberattaques contre des ports pétroliers en Allemagne, en Belgique et aux Pays Bas ont été détectées à partir du 29 janvier. L’objectif de ces attaques attribuées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’UE à des groupes criminels russes connus était de perturber l’approvisionnement énergétique de l’Europe.
Le 24 février, le service de communication par satellite de l’opérateur américain Viasat a été bloqué par une cyberattaque attribuée aussi à la Russie par les Européens et les Américains. Elle a fortement perturbé les communications militaires ukrainiennes en ce début du conflit jusqu’à ce qu’Elon Musk mette rapidement en œuvre une solution de remplacement grâce à sa constellation satellitaire Starlink.
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L’Ukraine a subi de très nombreuses cyberattaques avant et depuis le 24 février. Cependant, ses infrastructures critiques semblent avoir plutôt résisté. Les Américains ont confirmé publiquement qu’ils avaient aidé les Ukrainiens à durcir le système d’information de leurs opérateurs critiques et aussi à supprimer les implants que les Russes avaient déposés avant leur invasion.
Pas d’infrastructures touchées par une cyberattaque
De son côté, la Russie a subi de nombreuses cyberattaques provoquées par des groupes activistes tel Anonymous, qui a réussi des opérations symboliques comme la perturbation de la retransmission télévisée du discours de Vladimir Poutine le 9 mai. Depuis février 2014, la Russie est en guerre hybride permanente avec l’Ukraine, soutenue, depuis lors, par des experts du cyber officiels et privés occidentaux, notamment américains.
A la suite de la mise en œuvre de sanctions occidentales contre la Russie, Vladimir Poutine a évoqué des ripostes « militaro-techniques » (comprendre « cyber »). En dépit des inquiétudes du président Joe Biden, aucune cyberattaque visible ne s’est produite contre des infrastructures critiques américaines et européennes.
L’explication se trouve dans un discours prononcé le 1er juin par le général Paul Nakasone, chef de l’US Cyber Command et directeur de la National Security Agency (NSA), au centre d’expertise du cyber de l’OTAN à Tallinn, en Estonie. Dans ce discours, puis dans une interview à [la chaîne britannique] Sky News, Nakasone révèle que son commandement conduit des opérations cyber défensives et offensives, et de lutte informationnelle, en soutien de l’Ukraine comme des alliés atlantiques.
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