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Fondation pour l’IA : la France en quête de 2,5 milliards d’euros



L’Élysée est bien décidée à faire du Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle un grand rendez-vous international et une vitrine pour l’écosystème français de l’IA. Difficile cependant pour l’État d’exister face à la puissance américaine et chinoise et aux milliards de leurs géants technologiques.

Pour lever des fonds au service du développement de son industrie, des usages et de son attractivité, la France ambitionne de créer une fondation dédiée. Pour lui donner les moyens nécessaires à son action, l’État compte lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.

Un cadre de confiance et des données d’intérêt général

L’annonce a été faite par Anne Bouverot, envoyée spéciale du président de la République pour l’IA, auprès de La Tribune Dimanche. Mais comment une fondation pourrait-elle soutenir les ambitions de la France ?

« Elle permettrait de rassembler des données d’intérêt général, sur la santé par exemple. L’idée est de créer un cadre de confiance pour rassembler ces données, qui seraient librement accessibles aux chercheurs et vendus à un prix modique aux start-up. Elles seraient payantes pour les acteurs privés », détaille la représentante de l’Élysée.

L’objectif est ainsi de lever 500 millions d’euros dès 2025, et ce dans un contexte où les États-Unis et ses géants du numérique annoncent d’ores et déjà des dizaines de milliards de dollars d’investissements dans des infrastructures.

Faire émerger une coalition pour une IA durable

Avec le Sommet des 10 et 11 février à Paris, qui accueillera chefs d’État et patrons, la France prévoit également de poser les bases d’une “coalition pour une IA durable », une troisième voie de l’IA dans le monde.

Alors que les États-Unis de Donald Trump ambitionnent d’affirmer leur suprématie et leurs règles, la présidence espère réunir les participants autour d’une “déclaration commune sur la nécessité d’une gouvernance internationale. »

Pour Anne Bouverot, il s’agit de parvenir à la signature d’un « texte d’intentions et d’engagements ». Espérons que cette initiative aura plus de succès que les sommets pour le climat. Sitôt entré à la Maison Blanche, le président américain signait le retrait de l’Accord de Paris.

Nouveaux datacenters en France

Les États-Unis poussent leur propre agenda sur l’intelligence artificielle. Le 21 janvier, Trump officialisait le projet Stargate, une initiative à 500 milliards de dollars. Les fonds doivent financer “les infrastructures physiques et virtuelles pour porter la prochaine génération d’IA. »

OpenAI, SoftBank, Oracle et d’autres prévoient de créer une coentreprise appelée Stargate, chargée de construire des centres de données. Les participants ont engagé 100 milliards de dollars pour un déploiement immédiat. Le reste de l’investissement doit être réalisé au cours des quatre prochaines années.

La France aussi souhaite favoriser les investissements dans les infrastructures informatiques. D’après Anne Bouverot, “des annonces sur l’installation de nouveaux data centers” seront ainsi faites à l’occasion du Sommet de février.



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