La France tend la main vers Taïwan dans l’espoir de redynamiser le secteur de semi-conducteurs.
Le gouvernement a annoncé vendredi dernier un appel à manifestation d’intérêt (AMI).
Il est destiné aux entreprises qui souhaitent développer des projets de recherche et développement dans le domaine des semi-conducteurs en relation avec Taïwan.
AMI pour la vie ?
L’initiative est accessible via un formulaire en ligne jusqu’au 15 mai. Les entreprises qui souhaitent participer devront décrire en détail leur projet, celui-ci pouvant s’inscrire dans deux volets différents :
- Le développement de technologies de production de semi-conducteurs
- Le développement de solutions d’intelligence artificielle destinées à l’optimisation des techniques de fabrications
L’appel à projet vise à « dynamiser la coopération bilatérale France/Taïwan sur le domaine des semi-conducteurs ». Le gouvernement précise que cet appel à projet n’a pas vocation à mettre en avant les entreprises concernées et qu’aucune liste des lauréats ne sera publiée.
Les efforts sur les semi-conducteurs sont devenus un enjeu crucial pour les états. Le choix d’une initiative en direction de Taïwan ne doit d’ailleurs rien au hasard. Ce pays asiatique abrite de nombreux acteurs de premiers plan en matière de production des semi conducteurs, dont le fondeur TSMC, aujourd’hui leader du secteur et producteur de puces pour de grands acteurs américains comme Apple.
Le nerf de la guerre
La transformation numérique et l’essor récent des technologies d’intelligence artificielle renforcent les besoins en semi-conducteurs. Et cela pousse les gouvernements à multiplier les plans de soutien à la filière et à courtiser les principaux acteurs.
Les États-Unis avaient ouvert le bal en lançant son Chips Act en 2022 afin de soutenir le développement de la filière locale, et ce dans une logique de réindustrialisation. L’Union européenne a fait de même en annonçant cette même année un projet de loi similaire. Cela a conduit des acteurs comme Infineon ou TSMC à annoncer des investissements de plusieurs milliards visant à établir de nouveaux sites de production, notamment en Allemagne.
L’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis a néanmoins rebattu les cartes. Le nouveau gouvernement américain joue de la menace des droits de douanes pour pousser les acteurs étrangers à venir relocaliser leur production sur le sol américain. Et dans le cas de TSMC, cela fonctionne. Le géant taïwanais a récemment annoncé son intention d’investir plus de 165 milliards de dollars pour financer l’installation de nouvelles usines sur le territoire américain.