La Maison Blanche a annoncé ce 30 mars avoir, aux côtés de dix autres pays dont la France, signé une déclaration commune pour « contrer la prolifération et les mauvais usages des logiciels espions commerciaux ». Cette déclaration intervient une semaine après que le gouvernement américain a strictement encadré les possibilités d’achat de logiciels espions, comme Pegasus ou Predator. En plus des Etats-Unis, le texte a été signé par la France, l’Australie, le Canada, le Costa Rica, le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suisse, la Suède, et le Royaume-Uni.
« Nous partageons un même intérêt à limiter la prolifération de ces logiciels espions, pour des raisons de sécurité nationale et la préservation de nos intérêts de politique étrangère, écrivent les gouvernements signataires, notamment parce qu’il est de notre intérêt fondamental de protéger (…) les activistes, les dissidents et les journalistes contre les menaces envers leur liberté et leur dignité. »
En 2021, l’enquête du « Projet Pegasus », menée par un consortium international de médias dont Le Monde, avait révélé que le logiciel espion Pegasus, développé par l’entreprise israélienne NSO, était massivement utilisé pour surveiller illégalement des avocats, des opposants politiques et des journalistes dans une dizaine de pays. Plus récemment, des traces du logiciel espion Predator, développé par l’entreprise macédonienne Cytrox, ont été retrouvées sur les téléphones de responsables politiques et des membres de la société civile en Grèce.
Parmi les principaux points-clefs du texte figure l’engagement à « empêcher les exportations de logiciels, technologies et équipements à des clients qui ont des chances de les utiliser pour mener des activités cyber [de surveillance] ». Un point qui concerne notamment le français Nexa, qui appartient au consortium chypriote Intellexa.