La vie des startups n’est pas un long fleuve tranquille. Et plus encore depuis le tarissement des liquidités apportées par les investisseurs. Pour se développer, les entreprises de l’écosystème technologique français ont avant tout besoin de commandes.
Mais signer avec un grand groupe ou le secteur public n’est pas aisé. 2,4% des achats privés vont aux startups.
Pour le public, c’est seulement 1%, déclarait Alexandra André, directrice de la French Tech Grand Paris lors du sommet de la souveraineté technologique de janvier.
Résoudre la méconnaissance de la commande publique
Afin de tirer les performances des jeunes pousses auprès du public, la Mission French Tech a prévu un coaching sur-mesure. Au travers de l’initiative “Je choisis la French Tech Académie”, les entreprises ont désormais la possibilité de se former gratuitement à la commande publique.
Il s’agit ainsi de remédier au premier obstacle auquel les startups se heurtent : “la méconnaissance de la commande publique”, identifié comme “le principal frein à l’achat” par l’Observatoire des relations entre startups et grands comptes de 2023.
Gratuite et en ligne, la formation associe OpenClassrooms et “une quarantaine d’experts de la commande publique”. Par son biais, les entrepreneurs de la tech ont quatre heures pour acquérir “les connaissances nécessaires pour accéder aux commandes publiques.”
4h00 gratuites pour gagner et gérer les premiers contrats
Si la French Tech revendique une formation “complète”, celle-ci vise surtout à fournir les essentiels, à commencer par le fonctionnement des marchés publics et l’identification des interlocuteurs. La Mission, qui dépend de Bercy, promet aussi aux startups de les aider à “gagner et gérer les premiers contrats.”
Pour cela, la session de 4h intègre des chapitres consacrés à “la gestion de la relation contractuelle, la maîtrise de l’exécution financière et le suivi rigoureux pour garantir des partenariats efficaces et durables.”
La Mission French Tech n’en est pas à sa première initiative pour remplir les carnets de commandes des acteurs de l’écosystème. L’Académie s’inscrit d’ailleurs dans un programme plus large intitulé “Je choisis la French Tech.”
Des freins culturels et structurels
Freins culturels et structurels empêchent fréquemment grands groupes et startups de franchir le stade du PoC, constatait lors du sommet de la souveraineté Julie Huguet, sa directrice générale.
Je choisis la French Tech doit donc réduire les obstacles, en s’attaquant pour commencer à la mise en relation entre les acteurs. En 2024, 5.000 rencontres ont ainsi été organisées, et des engagements signés.
“Il y a une vraie volonté et elle ne date pas d’aujourd’hui”, assurait Julie Huguet. “Huit acteurs grands comptes se sont engagés en 2024 à dépenser 685 millions d’euros dans des startups d’ici 2027”, poursuivait-elle.