La fuite de « GTA 6 » est-elle si grave pour l’éditeur Rockstar Games ?

La fuite de « GTA 6 » est-elle si grave pour l’éditeur Rockstar Games ?


Après un piratage, des dizaines de vidéos tirées du prochain épisode de la série Grand Theft Auto (GTA), encore en chantier, ont été publiées en ligne sur le site communautaire GTAForums et la messagerie Telegram, le 18 septembre. Ces publications sont à l’origine d’une tempête sur la planète vidéoludique.

Les vidéos montrent un jeu très incomplet dans lequel les textures, les modélisations des personnages ou les animations sont rudimentaires. Indications techniques, contours en surbrillance des volumes, bugs de mouvements… Ces images peuvent rebuter ceux qui ne sont pas familiers des coulisses de la création d’un jeu vidéo. Si ces séquences incomplètes ne sont évidemment pas représentatives de ce que sera le jeu dans les prochaines années, elles ont tout de même plongé son éditeur, Rockstar Games, dans la tourmente.

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Dommages collatéraux

Le studio a réagi officiellement environ vingt-quatre heures après la publication des données confidentielles, assurant que les travaux sur GTA continuaient « comme prévu ». Si aucun de ses employés n’a publiquement témoigné, il est cependant probable que les fuites affectent le moral et la productivité des équipes.

Le cofondateur du studio Valve, Gabe Newell, racontait en 2016 la profonde démotivation de ses salariés après la publication sur Internet du code source de Half-Life 2 un an avant sa sortie, en 2003, à la suite d’un piratage. Certains s’inquiétaient même que cela puisse « détruire » leur entreprise.

« Des années de travail sont mises en charpie, analysées, incomprises, sorties de leur concept et transformées en mème », analyse Pawel Sasko, responsable des quêtes du jeu Cyberpunk 2077, du développeur CD Projekt Red. « C’est un cycle destructeur que l’industrie connaît trop bien », regrette celui dont l’employeur a déjà été confronté à une affaire de piratage. L’entreprise polonaise a en effet été attaquée en 2021 par le rançongiciel du groupe HelloKitty, lequel a par la suite affirmé avoir volé le code source complet de Thronebreaker, The Witcher 3 et Cyberpunk 2077 tout en les vendant au plus offrant sur Exploit, un forum fréquenté par une partie de la cybercriminalité. CD Projekt n’a jamais confirmé ou non le vol du code source d’un de ses jeux.

Chez Rockstar Games, le renforcement des mesures de cybersécurité consécutives à ce leak historique pourrait ainsi transformer l’organisation du travail et compliquer le quotidien des salariés, par exemple en limitant le recours aux messageries en ligne ou aux plates-formes d’échange de fichiers. Cela pourrait finalement rallonger les délais de création de ce titre, dont la date de sortie n’a pas été annoncée. Conscient de ces difficultés potentielles, Neil Druckmann, coréalisateur de The Last of Us 2, jeu de Naughty Dog qui fut confronté à d’importantes fuites avant sa sortie en 2020, a tenté de remonter le moral de ses confrères de Rockstar : « Un jour, nous jouerons à votre jeu, apprécierons votre travail, et ces fuites ne seront qu’une note en bas de page sur une fiche Wikipedia. »

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