La pénurie de composants a affecté de nombreux secteurs industriels ces trois dernières années, conduisant à des difficultés d’approvisionnement et des retards de production.
La situation s’est améliorée en 2022 grâce aux efforts d’amélioration des capacités et de l’émergence de nouveaux sites de production de composants électroniques mais certains secteurs restent malgré tout sous tension.
C’est le cas de l’industrie automobile qui continue de souffrir d’un manque de puces chroniques alors qu’elles sont de plus en plus nombreuses dans les véhicules et a fortiori dans les voitures électriques.
Une pénurie encore marquée pour le secteur automobile
Pour les patrons de Stellantis et Renault Carlos Tavares et Luca di Meo, « la situation restera très compliquée jusqu’à fin 2023, puis se détendra ensuite, notamment parce que le marché de l’électronique grand public plonge un peu« , indiquent-ils dans un entretien au Parisien.
Outre la forte demande en puces électroniques venant de toutes les industries, les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées par les confinements liés à la pandémie de Covid-19, et cette dernière a également contribué à modifier les habitudes de consommation sur les marchés établis.
Il y a également un effet de sélection conduisant à priviléger les puces plus lucratives de l’électronique grand public (CPU, GPU…) et utilisant les gravures les plus fines dans la mécanique de résolution de la pénurie en composants.
Une amélioration sur le long terme
Les efforts de relocalisation en Europe des moyens de production de puces sont une bonne chose mais les effets ne se feront pleinement sentir que d’ici trois ans. En attendant, « aujourd’hui j’ai du mal à trouver la puce basique qui fait monter et descendre la vitre. Sans elle, je ne peux pas produire la voiture« , souligne le directeur général de Stellantis.
L’augmentation des capacités de production de semiconducteurs par STMicroélectronics et Globalfoundries à Crolles (région grenobloise) pourrait fournir une partie de ces moyens manquants.
Lorsque ces moyens seront à disposition, la disponibilité devra basculer du côté de la surabondance et conduire à une baisse des prix. Mais pour le moment, leur rareté et la forte demande imposent une montée des tarifs qui se répercutera dans le prix final des véhicules.
Les ventes de voitures neuves sont toujours en berne en France avec un recul de plus de 10% depuis le début de l’année.