Le réseau social X n’est plus en odeur de sainteté auprès de la presse française.
A l’instar d’autres quotidiens étrangers comme le Guardian au Royaume Uni ou la Vanguardia en Espagne, le quotidien régional Ouest France quitte le réseau social possédé par Elon Musk.
Ouest France coupe les ponts
Dans un article, la rédaction de Ouest France justifie sa décision en invoquant la récente nomination d’Elon Musk à un poste de ministre au sein de l’administration Trump mais aussi en rappelant l’évolution des règles de fonctionnement du réseau social. « Dans l’état actuel des choses, il ne nous semble en effet ni judicieux ni opportun d’alimenter ce réseau, tant que de sérieuses garanties ne sont pas déployées face à la désinformation, face au harcèlement et face à la violence » écrit la rédaction du quotidien.
Le quotidien cite aussi le système de la coche bleue, autrefois utilisé par le réseau social pour certifier la fiabilité d’une source, transformé aujourd’hui en simple badge pour les utilisateurs choisissant de payer.
Le sujet est aussi dans le collimateur des régulateurs européens. Ils estimaient au mois de juillet que ce système allait à l’encontre des obligations européennes en vertu du règlement européen sur les services numériques (DSA).
Pas assez actif sur la désinformation
Outre les titres de presse qui cessent leur activité sur le réseau social, d’autres acteurs du monde de la presse française ont choisi de lancer des procédures devant la justice visant X. Reporters Sans Frontières, a annoncé mercredi 13 novembre avoir déposé plainte contre le réseau social pour « diffusion de fausses nouvelles, atteinte à la représentation de la personne, usurpation d’identité et complicité dans la commission de ces deux dernières infractions ».
L’association reproche au réseau social d’avoir favorisé la distribution d’une vidéo faussement attribuée à RSF sur le sujet de l’Ukraine. Et ce quand bien même RSF avait montré que celle ci faisait partie d’une opération de désinformation et avait signalé au réseau social plusieurs publications relayant la vidéo incriminée.
Un phénomène qui illustre selon l’association » l’absence de modération laissant libre cours à la désinformation devenue endémique sur X ».
Histoire d’argent
Enfin, le réseau social est également dans le viseur de plusieurs entreprises de presse françaises sur l’épineuse question du paiement des droits voisins. Les éditeurs s’appuient sur la directive de 2019 sur les droits voisins pour demander une compensation financière aux réseaux sociaux et aux grands acteurs du numérique qui réutilisent les contenus produits par leurs journalistes.
En la matière, X/Twitter n’a jamais accepté de payer cette contribution, malgré une décision du juge des référés datée du mois de mai 2024 obligeant le réseau social à communiquer des données sur les revenus tirés de l’exploitation des articles de presse.
En l’absence de coopération de X/Twitter, Le Figaro, Le Parisien, Les Echos, Le Nouvel Obs, Le Monde,Télérama, Courrier international et Le Huffington Post ainsi que l’AFP se sont associés au dépôt d’une nouvelle plainte le 12 novembre pour non respect de la loi sur les droits voisins.