Dans l’univers du jeu vidéo, rien ne se crée, rien ne se perd, tout s’avale et finit par ressortir dans un œuf de Yoshi. Depuis sa naissance en 1992, la saga des Mario Kart, dont le nouvel épisode Mario Kart World sort le 5 juin, a cette particularité de mélanger en permanence des références appuyées à l’univers de Super Mario, et des inspirations discrètement venues d’ailleurs.
Côté pile, un casting entièrement issu du monde du plombier moustachu, de sa némésis Bowser à son frère jumeau Luigi en passant par son destrier Yoshi – même chose pour les tracés qui leur sont consacrés. Côté face, des circuits subrepticement inspirés de lieux réels, des atmosphères qui empruntent aux classiques d’Hollywood ou encore des armes qui renvoient à une longue tradition populaire.
Le nouvel épisode de la saga, Mario Kart World, ne fait pas exception. On y passe en quelques virages d’un bateau pirate volant, clin d’œil appuyé à l’un des niveaux les plus ardus de Super Mario Bros. 3 (1989) à une jungle peuplée de T-Rex tout droit sortis de l’imagerie d’une licence sans rapport, la saga Jurassic Park.
Un univers qui n’a cessé de croître par emprunts
D’où vient cet imaginaire à double fond, si caractéristique de la série ? La première raison est historique : à l’origine, Super Mario Kart n’est qu’accidentellement un jeu Mario. Au début des années 1990, quand arrive le projet, il se veut avant tout une alternative conviviale au jeune jeu de course futuriste F-Zero.
« Au départ, nous avions entamé le développement de Super Mario Kart avec pour objectif de créer un jeu de course à deux joueurs, à l’opposé de F-Zero, qui était un jeu purement solo », racontera son concepteur, Hideki Konno. Contraintes techniques obligent, cette orientation pousse l’équipe vers des véhicules plus lents. C’est de là que naît progressivement l’idée d’un jeu de kart, auquel l’univers de Mario servira d’habillage visuel vendeur.
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