Lundi 17 février se tenait au tribunal de commerce de Paris une audience. Il s’agissait de décider du sort d’Aldebaran, startup française en pointe en matière de robots humanoïdes.
Le concepteur des androïdes Nao et Pepper est en difficulté depuis plusieurs années. Il s’estime floué par son dernier repreneur en date, le groupe allemand United Robotics Group.
L’audience s’est conclue par l’annonce d’un plan social rapporte Les Echos. 72 salariés sur les 166 collaborateurs que compte l’entreprise sont menacés. L’entreprise est dans l’attente d’un nouveau repreneur qui serait en capacité d’injecter de nouveaux fonds.
Aldebaran explique ses difficultés par le mode de fonctionnement de son dernier repreneur, qui aurait décidé de bloquer les financements de la société française à l’été 2024. L’actionnaire se défend de son côté en expliquant avoir demandé un nouveau business plan suite aux difficultés rencontrées par le dernier modèle d’Aldebaran, le robot Plato. Aldebaran n’aurait jamais transmis le document, laissant l’actionnaire dépourvu de perspectives sur les développements futurs de l’entreprise.
Difficultés en cascade
Aldebaran avait déjà été placé en fin d’année 2024 en procédure de sauvegarde.
La startup française fondée en juillet 2005 avait connu des débuts retentissants, avec ses premiers modèles de robots humanoïdes. En 2012, la société a été acquise par le groupe japonais SoftBank, qui avait finalement décidé en 2021 de cesser le développement des modèles Pepper. Puis de revendre l’ensemble de sa branche robotique – dont Aldebaran – à United Robotics Group.
Aldebaran n’a jamais vraiment réussi à prouver sa viabilité financière. La société assure avoir livré un peu plus de 40 000 robots. Mais ses chiffres publiés en 2023 font état de pertes estimées à 25 millions d’euros. Ses effectifs ont fondu avec le temps. En 2021, la société avait déjà dû réduire ses effectifs de 323 postes à 165.