la tentation de la vente à perte !

bientôt un nouveau petit geste diesel ?


A la faveur de la fin de l’été, les prix des carburants sont remontés jusqu’à 2 € / litre, rappelant une situation similaire fin 2022, avec des queues interminables aux stations-essence et une tension palpable pour les automobilistes.

Le gouvernement avait fait un geste en offrant une remise de quelques dizaines de centimes au litre durant plusieurs semaines, tandis que TotalEnergies ajoutait encore une ristourne pour les pompes à essence de son réseau.

Avec le retour de tensions sur le prix des carburants en début d’année, le même groupe pétrolier a instauré un plafond à 1,99 € / litre pour l’essence et de diesel valable initialement jusqu’à fin 2023 et promis finalement aussi jusqu’en 2024.

L’essentiel de la concurrence, qui n’a qu’un rôle de distributeur, peut difficilement s’aligner sur une telle mesure et multiplie les opérations à prix coûtant pour atténuer ce coût impactant le pouvoir d’achat des ménages.

A l’heure où les prix des carburants remontent, TotalEnergies a activé son dispositif de plafonnement mais le gouvernement n’est pas décidé à proposer de nouveau une remise comme il l’avait fait précédemment.

La vente à perte pour soulager les prix à la pompe ?

Arguant une volonté d’assainir les comptes publics, il a plutôt mis la pression sur les distributeurs pour faire baisser les prix, sans grand succès puisque leur propre marge de manoeuvre est réduite.

Et pour les forcer à baisser leurs prix sans toucher aux taxes sur les carburants, le gouvernement est prêt à en autoriser la vente à perte durant quelques mois. Normalement interdite en dehors de quelques exceptions très spécifiques, la pratique consiste à vendre un produit à un prix plus bas que son prix d’achat.


Avec cette mesure, le prix des carburants pourrait descendre jusqu’à un demi-euro, promettent déjà les communicants du gouvernement. Ce sujet de la vente à perte sur les carburants sera à l’agenda des ministres fin septembre pour une mise en service prévue à partir de décembre 2023.

Les pertes générées sur l’essence pourront être compensées par d’autres produits de la distribution et les observateurs s’inquiètent déjà de la montée des prix sur d’autres secteurs des grands distributeurs.

Mais pour ceux dont la vente de carburant est la principale activité, comme les milliers de stations-service indépendantes, c’est la double peine puisqu’ils vendront à perte (à moins de maintenir des tarifs élevés peu attractifs) et ne pourront pas s’appuyer sur d’autres activités pour compenser.

Tout sauf accorder une nouvelle remise

Le gouvernement ne veut pourtant rien lâcher sur ses efforts de réduction de la dette publique (il n’avait pourtant pas eu trop de scrupules à le faire dix mois plus tôt, sous la double menace d’un carburant plus cher et d’une électricité risquant de manquer l’hiver, pas si longtemps après la crise des gilets jaunes démarrée avec…la hausse des tarifs des carburants) et met en avant plusieurs justifications.

Il ne veut pas se laisser entraîner dans une logique de compensation des stratégies de volumes bas et de prix élevés imposés par les pays producteurs de carburants. Il a également beau jeu de mettre en avant des raisons environnementales pour ne pas soutenir artificiellement la vente de carburants fossiles et pousser ainsi un peu plus vers les voitures électriques dans un processus de transition écologique.

Il faut dire que le gouvernement marche sur des oeufs et déjà tenté de désamorcer l’effet d’annonce désastreux d’une nouvelle hausse des prix de l’électricité en début d’année prochaine qui pourrait finir par impacter aussi l’intérêt pour les véhicules électriques en rendant le plein d’énergie de moins en moins attractif.



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