La vraie 5G arrive, mais à un rythme de sénateur

La vraie 5G arrive, mais à un rythme de sénateur


Après un retard à l’allumage, la 5G se diffuse lentement mais surement. Dix ans après ses débuts commerciaux, le dernier standard de communications mobiles devrait représenter 67 % des abonnements mobiles dans le monde en 2030 selon de le dernier rapport sur la mobilité de l’équipementier Ericsson.

A cet horizon, la 5G captera 80 % du trafic total de données mobiles sachant que celui-ci augmentera de près de 200 % entre 2024 et la fin de 2030.

La 5G qui sera proposée à la fin de la décennie n’aura plus grand-chose à voir celle que nous connaissons actuellement. La 5G non standalone, qui cohabite avec un cœur de réseau 4G, laissera sa place à la « vraie » 5G.

Par opposition, la 5G standalone fonctionne sans recourir aux infrastructures existantes de la 4G. Cette 5G SA tiendra enfin les promesses évoqués lors du lancement de la 5G, soit un débit théorique multiplié par dix et un temps de latence de l’ordre de la milliseconde.

La France en retard

Selon le rapport d’Ericsson, sur les 6,3 milliards d’abonnements 5G prévus dans le monde d’ici la fin de 2030, 60 % devraient être en 5G Standalone (SA). Plus de 60 opérateurs ont déployé ou lancé des réseaux publics 5G SA, soit moins de 20 % des du panel étudié.

Alors que les acteurs français commencent seulement à communiquer sur le sujet, dix pays européens ont déployé la 5G SA dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Dès cette année, les abonnements 5G SA devraient générer 1,2 milliard de revenus.

Déployer précocement la 5G SA offre un avantage concurrentiel substantiel aux opérateurs. Avec un cœur de réseau flexible et programmable, ils peuvent concevoir, selon la technique du « network slicing », des réseaux virtuels avec une qualité de service, des performances et un niveau de sécurités adaptés aux cas d’usage.

Monétisation de nouveaux services

Cette connectivité différenciée offre la possibilité de lancer de nouvelles offres sur mesure à destination des entreprises. Certaines applications critiques, notamment dans le monde industriel, requièrent une bande passante minimale garantie, une haute disponibilité de service et une sécurisation des données accrue.

Côté grand public, la 5G SA améliorera sensiblement l’expérience utilisateur pour les applications gourmandes en ressources réseaux comme le streaming vidéo ou le cloud gaming. Les opérateurs pourraient monétiser ce confort d’usage via des offres dédiées. La proportion de smartphones compatibles augmente, pour atteindre environ 70 % des nouveaux modèles actuels ou annoncés par les fabricants.

A défaut de générer de nouveaux revenus, la 5G SA constituera un élément de rétention. Pionnière, l’opérateur finlandais Elisa a vu sa satisfaction client augmenter depuis la mise en place de son offre premium reposant sur cette technologie, combinant forfait mobile et point d’accès sans fil – FWA (Fixed Wireless Access) – à domicile.

Diminution de l’empreinte environnementale

A leur niveau, les opérateurs sont également gagnants. N’ayant plus aucune dépendance à l’égard des technologies LTE, la 5G SA décharge les réseaux 4G et permet d’absorber la hausse continuelle du trafic de données avec l’explosion des usages numériques en situation de mobilité.

La 5G SA diminue, par ailleurs, la consommation d’énergie des réseaux et donc leur empreinte environnementale.

Enfin, en proposant un cœur de réseau programmable, cette évolution de la 5G ouvre la voie à une « cloudification » des infrastructures télécoms.



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