Depuis plusieurs mois, Orange fait face à la pression de l’ARCEP, l’Autorité de régulation des communications électroniques, pour non-respect de ses engagements en matière de fibre optique. En charge du raccordement de plusieurs milliers de communes de tailles moyennes, l’opérateur historique est accusé de traîner des pieds dans le déploiement. L’ARCEP s’apprête à sanctionner Orange pour avoir failli à sa promesse d’un « droit au raccordement » sous six mois, une obligation fixée dans l’accord signé avec l’État il y a un peu plus d’un an.
La situation est d’autant plus critique que la date butoir de 2025 approche à grands pas. En effet, le gouvernement a fixé cet objectif pour garantir l’accès à la fibre à l’ensemble des Français. Mais sur le terrain, la réalité est plus complexe. Les zones pavillonnaires isolées ou difficiles d’accès constituent un véritable casse-tête technique pour Orange.
D’après les informations du Monde, plusieurs dizaines de milliers de foyers attendent encore leur raccordement à la fibre optique.
Train de sanctions
Ces retards concernent notamment les villes de taille moyenne et les périphéries des grandes agglomérations. Des zones pourtant incluses dans le périmètre de l’accord signé par Orange avec l’État.
Et le mécontentement monte du côté des collectivités locales, qui craignent que leurs administrés ne puissent bénéficier du très haut débit avant la fermeture programmée du réseau cuivre en 2030.
En novembre 2023, Orange avait déjà été sanctionné par l’ARCEP pour des manquements similaires : une amende de 26 millions d’euros avait été infligée pour des retards dans le déploiement de la fibre dans les villes moyennes. Malgré cette sanction, le problème persiste, et une nouvelle mise en demeure pourrait coûter cher à l’opérateur historique.
Objectif fixé par Emmanuel Macron
Avec l’échéance de 2025 en ligne de mire, Orange doit accélérer son déploiement pour tenir ses engagements. À ce jour, l’opérateur affirme avoir couvert 92 % des 13,6 millions de locaux et habitations dont il a la responsabilité dans les zones concernées.
Un chiffre encourageant, mais encore insuffisant pour satisfaire l’ARCEP.
Pour l’exécutif, cet objectif est primordial : Emmanuel Macron avait promis un accès à la fibre pour tous les foyers français d’ici la fin 2025. Un objectif ambitieux, d’autant plus que la fermeture du réseau cuivre est déjà enclenchée. Ce qui risque de pénaliser les foyers encore non raccordés.