L’ascension de l’Everest par Inoxtag, ou l’escalade vertigineuse des moyens au pays des youtubeurs

L’ascension de l’Everest par Inoxtag, ou l’escalade vertigineuse des moyens au pays des youtubeurs


Inoxtag doit grimper, mercredi 10 avril, dans un avion un peu spécial : un an après avoir promis à ses fans qu’il atteindrait la cime de l’Everest, le youtubeur français de 22 ans, Inès Benazzouz de son vrai nom, s’envole officiellement vers le Népal pour une expédition qui durera environ deux mois. « A partir de maintenant, je me déconnecte pour vivre l’aventure à 100 % : il n’y aura plus de stories Insta, plus de vidéos pendant quelque temps, vous ne verrez plus ma tête », a-t-il prévenu dans une courte vidéo publiée samedi sur sa chaîne YouTube et déjà visionnée plus de quatre millions de fois.

Cette coupure momentanée est plutôt rare dans le monde des créateurs de contenus sur Internet, dont la notoriété dépend fortement du degré de présence en ligne. Mais si elle donnera à Inoxtag l’opportunité de se concentrer sur son ascension, elle permet aussi à l’influenceur et à sa garde rapprochée de dérober aux yeux de ses quelque 7,4 millions d’abonnés sur YouTube le dispositif spectaculaire mis en place pour documenter ses aventures himalayennes.

Une longue vidéo, qualifiée par les proches d’Inès Benazzouz de « documentaire », sortira au mois de septembre et est d’ores et déjà vantée comme un tournant pour le Web français. Une chose est sûre : les fans du vidéaste pourront constater à l’image l’étendue des moyens humains et financiers mis en jeu pour cette expédition. « Inoxtag veut vraiment surprendre les gens avec son documentaire », soutient au Monde Mathis Dumas, le guide de haute montagne et réalisateur qui accompagne le youtubeur sur place.

« Une somme à sept chiffres »

Loin, très loin de ses premiers pas incertains sur la plate-forme YouTube il y a neuf ans, à commenter depuis sa chambre d’adolescent ses parties du jeu vidéo Minecraft, Inoxtag bénéficiera d’un budget pharaonique pour son ascension de l’Everest. Pour cette seule superproduction, le créateur de contenu évoquait en novembre « une somme à sept chiffres », que le journal Libération a évalué récemment entre 1,5 et 2 millions d’euros. Contacté par Le Monde, Samy Andre, producteur de la vidéo, refuse de donner un montant précis mais signale que « la fourchette n’est pas la bonne : il y a une partie dédiée à l’entraînement, une partie à l’ascension et une partie au film uniquement ».

Les finances du projet n’en sont pas moins colossales. Plusieurs marques, dont Nike, Fitness Park, Air Up, Les Produits laitiers et Erborian sponsorisent le tout. Côté dispositif humain, « une dizaine de personnes » accompagnent le youtubeur, en partie pour assumer la prise d’images, selon Gregg Bywalski, directeur général de Webedia Creators, la branche de Webedia chargée de la production exécutive du programme. « On a notamment un Népalais qui va filmer toute l’ascension et un Français spécialisé dans les prises de vue aériennes avec drone », détaille Mathis Dumas.

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