Le gouvernement irakien a levé dimanche 13 août la suspension de Telegram, une semaine après avoir décrété le blocage de cette messagerie, mesure qui avait suscité de fortes critiques, notamment de la part de groupes proches de factions pro-iraniennes. Dimanche matin, Telegram était de nouveau accessible sans l’aide d’un VPN (réseau privé virtuel), a constaté l’Agence France-Presse à Bagdad.
Le ministère des télécommunications estime que les dirigeants de l’application ont répondu aux « exigences des autorités en détectant les personnes qui ont divulgué les données de citoyens et en exprimant leur pleine disponibilité pour communiquer avec les autorités compétentes ». Il dit également ne pas « s’opposer à la liberté d’expression », tout en invitant les entreprises possédant les plates-formes et applications à « respecter les lois, la sécurité et les données des utilisateurs ».
Dimanche dernier, Bagdad avait annoncé la suspension de Telegram dans tout l’Irak, en invoquant des « directives des autorités supérieures liées à la sécurité nationale ». Il en allait aussi de la « protection des données personnelles des citoyens, violée par l’application ».
« Bâillonnement »
Telegram est très populaire en Irak. L’application est notamment utilisée comme plate-forme de propagande par des groupes liés aux factions armées et aux partis pro-iraniens. L’un de ces groupes avait d’ailleurs protesté sur Telegram contre la suspension du service, affirmant qu’il s’agissait d’un « bâillonnement ». Fort de plus de 330 000 abonnés, ce groupe criait également à la « confiscation des libertés » de la part du gouvernement irakien, lui-même soutenu par des partis pro-iraniens.
Après quatre décennies de conflits, l’Irak a retrouvé une relative stabilité, mais les autorités sont régulièrement épinglées par des ONG et des militants pour des atteintes à la liberté d’expression.