L’IA a trouvé de premières applications dans les collectivités françaises, notamment au sein des territoires connectés. C’est aussi ce dont témoignait en mars un rapport d’information du Sénat, qui pointait en parallèle de nombreux défis à l’adoption.
Dans le département du Gard, le déploiement de l’intelligence artificielle n’en n’est pas encore au stade de la démocratisation.
La collectivité se situe encore en phase d’expérimentation en matière d’assistant pour la productivité individuelle.
Copilot pour les dirigeants, la DSI et les différentes directions
En effet, le Gard a déployé depuis novembre 2024 un total de 150 licences Microsoft Copilot, en collaboration avec l’ESN Blue Soft. La fourniture de l’assistant GenAI de l’éditeur américain est très ciblée pour le moment.
Parmi les 150 licences disponibles, 60 sont réservées aux directeurs et directeurs adjoints de la collectivité. Pour tester différents scénarios d’usage, 70 autres licences sont réparties entre les directions.
Les licences restantes sont utilisées au sein de la DSI du département. Le partenaire technologique du projet, Blue Soft, annonce un taux d’adoption de 98%. Un chiffre élevé pour ce type d’assistant, souvent délaissé au fil des mois d’après des témoignages.
Des ateliers pour préparer l’usage en autonomie
Le Gard, au contraire, afficherait un fort score d’usage et “l’outil est désormais entré dans le quotidien de ces collaborateurs cadres”, est-il précisé à ZDNet.fr.
C’est plus particulièrement vrai pour certaines fonctionnalités : tri et résumé de mails, création de documents de travail, comptes-rendus de réunions, recherche de documents…
Pour expliquer le haut taux d’adoption et une utilisation “en toute autonomie” de Copilot, le département fait savoir que l’expérimentation a été accompagnée d’ateliers. Co-animés par Blue Soft et la DSI, ces ateliers traitaient de différents cas d’usage et thèmes (prompting, messagerie, production bureautique, etc.).
Pas d’agenda pour une généralisation de l’assistant
Pour Pierre Chambon, Data Developer de la collectivité départementale, l’adoption d’un assistant génératif comme Copilot s’inscrit dans la “démarche d’amélioration continue et d’innovation en matière de nouvelles technologies.”
Copilot vise ainsi à tester “des solutions pour faciliter le travail des agents et leur permettre de se concentrer sur leurs missions les plus importantes.” A ce stade, le Gard qualifie les premiers retours de “très positifs”, notamment concernant l’amélioration de la charge mentale des utilisateurs.
“A terme, nous souhaitons nous servir de ces premiers tests internes concluants et intégrer cette technologie dans le quotidien des agents”, déclare Pierre Chambon.
Ni la DSI ni les responsables du département n’annoncent cependant de calendrier pour un déploiement à l’échelle de Copilot.