Alors que le marché des GPU gaming marque le pas avec la baisse des ventes d’ordinateurs, le groupe Nvidia s’est trouvé un nouveau moteur de croissance avec l’intelligence artificielle.
La firme a développé toute une gamme de composants dédiés et noué des partenariats qui lui permettent d’espérer des revenus record ces prochains trimestres, conduisant à une frénésie chez les investisseurs qui lui a fait tutoyer les 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
De son côté, AMD est moins présent sur ce segment mais compte bien aussi prendre des parts de marché sur le segment de l’intelligence artificielle, en plein essor avec l’irruption de ChatGPT d’OpenAI fin 2022.
A l’assaut du marché de l’IA générative
L’entreprise vient ainsi de dévoiler un composant AMD Instinct MI300X dérivé de ses accélérateurs graphiques MI300 mais conçu comme un puissant GPU, sans la partie CPU.
Il exploite l’architecture graphique cDNA 3, variation du RDNA 3 des cartes graphiques gaming mais adaptée au secteur professionnel, et vise le marché spécifique des modèles de langage oeuvrant derrière les IA génératives très à la mode en ce moment.
Le composant MI300X rassemble 153 milliards de transistors avec une structure en chiplets et exploite 192 Go de mémoire rapide HBM3, assurant 5,2 To/s de bande passante.
Cette nouvelle puce pourra gérer des modèles de langage de 40 à 80 milliards de paramètres, ce qui reste insuffisant pour un système comme ChatGPT 3.5 et ses 175 milliards de paramètres mais AMD a déjà commencé à évoquer un système rassemblant 8 GPU MI300X interconnectés et 1,5 To de mémoire HBM3.
Y a-t-il encore de la place sur le marché ?
Ce nouveau GPU pour intelligence artificielle, qui entend marcher les terres de l’accélérateur Nvidia H100 et sera proposé sous forme d’échantillons à des partenaires durant le troisième trimestre 2023.
Mais ce qui inquiète les investisseurs, c’est que AMD n’a pas donné de nom de clients prêts à utiliser le composant Instinct MI300X. Toute la question va être de savoir si la puce parviendra à se ménager une place suffisante sur un marché déjà bien conquis par son concurrent direct (la part de marché de Nvidia est estimée à plus de 80%).
Face à cette perspective incertaine, le cours d’AMD en Bourse a plutôt reculé après l’annonce. La firme a pourtant montré avec ses gammes de processeurs Ryzen et Epyc qu’elle était en capacité de prendre des parts de marché même face à un adversaire dominant tel qu’Intel dans les processeurs.