le long épilogue d’une histoire chaotique

le long épilogue d’une histoire chaotique


Cinq PDG et quatre présidents du conseil d’administration en seize ans, un déficit chronique et une foule d’ennuis avec les régulateurs, les gouvernements, les annonceurs et ses propres utilisateurs : pour 44 milliards de dollars (39,7 milliards d’euros), on a déjà vu meilleure affaire. Quand Elon Musk rachète Twitter, en octobre 2022, le multimilliardaire affirme qu’il va non seulement redresser la barre économiquement, mais qu’il entend aussi en faire de nouveau un grand réseau social, sur lequel règne la liberté d’expression, avec des choses amusantes et de personnes intéressantes.

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Neuf mois plus tard, le résultat est tout autre : malgré des plans d’économie draconiens et une transition à marche forcée vers un modèle payant, dans lequel les utilisateurs gratuits n’ont accès qu’à un service dégradé, l’entreprise reste au bord du dépôt de bilan. Le réseau social semble pris dans un chaos permanent, au gré des annonces de nouvelles fonctionnalités, de changement de règles et de problèmes techniques. Au point que l’influence de la plate-forme semble aujourd’hui menacée par le lancement, le 5 juillet, de Threads, un clone développé par Meta, qui a accumulé plus de 100 millions d’inscriptions en quelques jours.

Twitter est-il voué à disparaître ? Oui, en tout cas sous sa forme actuelle. La plate-forme a symboliquement changé de logo, lundi 24 juillet, la lettre « X » remplaçant le célèbre oiseau bleu. La veille, Elon Musk avait prévenu qu’il faudrait « bientôt dire adieu à la marque Twitter », laissant entendre que le réseau social pourrait du même coup muer en « X » – la nébuleuse « application universelle » qu’il promet depuis le rachat. C’est la fin d’un certain Twitter qui semble actée, celle d’un réseau social qui aura, une quinzaine d’années durant, fasciné et parfois obsédé ses utilisateurs, parmi lesquels nombre de politiques, de journalistes et de personnalités publiques.

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Pendant toutes ces années, pourtant, Twitter a prospéré dans le chaos, sans jamais être rentable. Lorsque le service se lance, en 2006, il est conçu pour fonctionner avec des SMS – 140 caractères maximum pour répondre à la question « que faites-vous ? ». En pratique, Twitter est surtout plébiscité par la première génération de détenteurs américains d’iPhone, qui y détaillent leur vie quotidienne, puis, très vite, s’en servent pour partager des liens, débattre de l’actualité ou s’apostropher en public. Le tout dans un « fil d’actualités » sans hiérarchie, entièrement chronologique, et dans lequel on peut tout dire.

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