Encore un renvoi dans l’affaire Hamza Bendelladj. Le célèbre pirate algérien devrait finalement être jugé en appel le 9 et 10 septembre prochain, vient de décider la semaine dernière la cour d’appel de Paris. L’affaire Hamza Bendelladj, alias BX1, devait initialement être audiencée les 21 et 22 janvier 2025. Une date fixée en mai 2024 après deux heures laborieuses d’audience devant cette même chambre des appels correctionnels.
A l’époque, les avocats du pirate avaient fait valoir que le système de visioconférence ne permettait pas de garantir la confidentialité de leur échange avec leur client, alors détenu outre-atlantique dans l’affaire SpyEye. Il avait été condamné en 2016 aux Etats-Unis à quinze ans de prison pour son implication dans le cheval de Troie bancaire.
Pas de visa
Huit mois plus tard, Hamza Bendelladj est libre mais il n’est pas devant les magistrats parisiens. A cause, comme l’explique la présidente, d’un problème de visa. BX1 n’a en effet récupéré son nouveau passeport algérien que le 3 décembre. Puis il a entamé la procédure pour demander un visa pour la France le 21 décembre.
“Quinze jours de perdus”, regrette la magistrate. Annoncé libérable début juillet, il aurait été expulsé vers l’Algérie au début de l’automne. Reste que si les juges ont montré leur agacement – le prévenu avait promis d’être présent – ils ont tout de même repoussé le procès. Visiblement pour préserver l’espoir d’une comparution du célèbre pirate, qu’il soit là physiquement ou en vidéo. Et ainsi pouvoir recueillir ses explications.
Car malgré une succession d’audiences depuis plus de deux ans, le fond du dossier n’a pas encore été abordé en audience. En première instance, Hamza Bendelladj avait en effet obtenu une relaxe spectaculaire en septembre 2023 avant l’examen du fond. Sa citation à comparaître devant le tribunal mentionnait à tort le malware JobCrypter et non le rançongiciel PyLocky, un programme assez minimaliste long d’environ 200 lignes de code en Python.
“Rien à voir”
En enquêtant sur des attaques informatiques commises contre des organisations françaises à l’été 2018, les policiers de la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) de la préfecture de police de Paris avaient fini par avoir la certitude de l’implication d’Hamza Bendelladj. Pour eux, le pirate était à l’oeuvre depuis sa cellule grâce à un téléphone portable.
Ils avaient notamment identifié une adresse IP dans un centre pénitentiaire où était détenu le mis en cause. Et ils avaient retrouvé une adresse de messagerie utilisée par l’un de ses frères. Sans pouvoir mettre toutefois la main sur son smartphone. Ce dernier avait été cassé juste avant sa fouille par les enquêteurs américains. “Je n’ai rien à voir” avec ces piratages informatiques, s’était défendu Hamza Bendelladj.