Le réseau satellite souverain européen Iris2 va défier Starlink et Kuiper

les astronomes n'arrivent plus à voir entre les satellites


L’espace est de moins en moins neutre et prend une tournure franchement stratégique dans le contexte de montée des tensions géopolitiques. Comme d’autres zones géographiques, l’Europe veut se doter de sa propre constellation de satellites de communication haut débit à vocation civile et militaire et disposer ainsi d’un réseau souverain.

Dans le sillage de Starlink de SpaceX ou du futur projet Kuiper d’Amazon, mais aussi des divers projets en cours en Chine et en Russie, l’Union européenne a commencé à poser les bases de son futur réseau Iris2 (Infrastructure de Résilience et d’Interconnexion Sécurisée par Satellite).

Réseau multi-orbital sécurisé

Comme Galileo (géopositionnement) ou Copernicus (observation de la Terre) avant lui, il doit assurer une indépendance de l’Europe en matière spatiale. En projet depuis 2021 et officiellement approuvé depuis le début de l’année, il bénéficie d’une enveloppe de l’UE de 2,4 milliards d’euros, complétée d’un investissement de 750 millions d’euros de l’ESA (Agence Spatiale Européenne).


Constellation Iris2 européenne (crédit : Thales Alenia Space)

Son coût total devrait être de l’ordre de 6 milliards d’euros en première estimation. Le réseau Iris2 sera formé de plusieurs couches de satellites sur différentes orbites, dont 170 en orbite basse qui seront lancés entre 2025 et 2027.

La constellation européenne offrira des communications sécurisées gouvernementales et militaires ainsi que de gestion de crise / services d’urgence, en connexion avec d’autres infrastructures critiques.

Elle pourra aussi assurer du haut débit fixe et mobile commercial dans les zones blanches ou mal desservies et assurer un accès par satellite dans les transports (avion, bateau, drones, voitures connectées).

Partenariat public-privé

A l’instar d’autres grands projets, la constellation Iris2 sera le fruit d’un partenariat public-privé et un consortium vient d’être créé pour assurer sa mise en oeuvre. On retrouve les grands acteurs industriels européens avec Airbus, Thales Alenia Space et les opérateurs Eutelsat, Hispasat et SES qui joueront le rôle de chefs de projet.

D’autres entreprises constitutives d’une Core Team sont présentes comme Deutsche Telekom, OHB (production de satellites), Orange, Hisdesat, Telespazio et Thales. Le consortium est également ouvert aux start-ups, PME et PMI du secteur spatial européen désireuses de participer à l’aventure.

Le consortium annonce déjà vouloir se donner les moyens pour « fournir des services commerciaux destinés à réduire la fracture numérique dans les territoires européens et accroître le rayonnement et la compétitivité de l’Europe en tant que puissance spatiale et numérique sur le marché mondial« .



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