Le satellite russe Luch Olymp 2 s’est rapproché de satellites de communication européens

A défaut de GPS, les rayons cosmiques vous guideront même sous terre ou sous l'eau


La Russie dispose sans doute d’une capacité à déplacer ses satellites vers des cibles pour les observer, en attendant peut-être d’être en capacité de les neutraliser. Ces mouvements sont de plus en plus fréquents et pour le moment sans incidence sur le fonctionnement des satellites impactés mais ils annoncent des risques à venir, de l’espionnage (ou au moins la caractérisation des fréquences en vue de les brouiller) à l’action offensive.

Les armées du monde entier se préparent à ces scénarios et aux moyens de s’en protéger. Outre la surveillance militaire, plusieurs entreprises traquent les mouvements des satellites et utilisent des plates-formes épaulées par de l’intelligence artificielle pour détecter les anomalies, qu’il s’agisse de perte de contrôle d’un satellite à la suite d’un dysfonctionnement ou d’un mouvement suspect volontaire.

Ils participent également à la surveillance d’un espace terrestre proche devenu très encombré et où les risques de collision sont élevés du fait de la multiplication des engins lancés dans l’espace et des débris laissés en opération et en fin de vie.

L’entreprise française Look Up Space en fait partie et a suivi ces derniers mois les pérégrinations de Luch Olymp 2, un satellite russe lancé au printemps dernier et qui n’a pas tardé à révéler des déplacements étranges.

Identifier les fréquences, perturber le fonctionnement

Comme son prédédesseur surpris à se rapprocher d’un satelllite espion franco-italien il y a quelques années, il s’est rapidement mis à se promener autour de satellites de communication européens.

Cela a commencé avec les satellites Eutelsat KA SAT 9A et Eutelsat 9B en mai, avec un positionnement à leur proximité pendant plusieurs mois, puis une migration vers le satellite Eutelsat 3B au mois d’octobre, en restant à quelques dizaines de kilomètres de distance, assez loin pour ne pas déclencher d’alerte de collision mais assez près pour observer sa cible à l’aide d’instruments optiques et pour écouter éventuellement les communications qui y transitent.


(credit : Look up Space)

Sans forcément pouvoir les décrypter, le satellite Luch Olymp pourrait servir à identifier les fréquences d’émission des satellites visés pour affiner ses propres outils de brouillage et de neutralisation de satellites adverses comme son système Tobol, explique le journal La Tribune.

Sa grande proximité avec les autres satellites lui permettrait en outre de déterminer finement la position des destinataires des échanges satellite sur Terre. La Russie pourrait ainsi en principe devenir par exemple où se situent des forces militaires françaises en opération extérieure lors d’interception de communications militaires.

La France (et l’Europe) veut rattraper son retard

Ces signalements de mouvements de satellites se multiplient ces dernières années et laissent craindre des opérations militaires spatiales offensives ou défensives en cas de conflit.

La Russie n’est pas la seule à disposer de ces nouveaux moyens. Les Etats-Unis et la Chine en seraient également dotés. La France pourrait rejoindre le groupe dans quelques années, un démonstrateur devant être lancé fin 2024.

D’où l’importance de disposer de moyens de détection et de suivi de ces menaces potentielles…et de disposer de moyens directs. Look Up Space fait partie des initiatives destinées à donner à l’Europe une souveraineté en matière de suivi des satellites, avec une infrastructure cloud hébergée par OVH et un soutien financier via le plan France 2030, indique encore La Tribune.



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