En créant ce nouveau modèle, Cowboy a misé sur le confort en intégrant une fourche et une tige de selle suspendue. Mais en prenant de l’embonpoint, conserve-t-il l’agilité qui a fait la légende des modèles de la marque jusqu’à présent ?
Plus d’un an après son annonce officielle, le Cowboy Cross arrive enfin réellement sur le marché. La faute à une délocalisation de la production de la Hongrie vers la France ; plus exactement à Romilly-sur-Seine (Aube) dans l’usine de Re-Cycles France (ex-Cycleurope, l’une des grandes usines de l’Hexagone avec la Manufacture française du cycle).
Ce vélo électrique n’est pas une simple évolution des modèles précédents : il marque une véritable rupture pour la marque belge fondée en 2017. Avec sa géométrie totalement revue, ses suspensions, ses pneus larges et sa batterie renforcée, ce VAE veut séduire les cyclistes urbains en quête de confort et de robustesse.
Un look musclé, mais raffiné
Première impression en découvrant le Cowboy Cross : le design a été entièrement repensé, sans pour autant trahir l’ADN esthétique de la marque. On retrouve un cadre semi-ouvert aux lignes tendues, avec un tube supérieur qui se prolonge en un seul coup de crayon vers les haubans arrière. Un vrai travail de designer. Une version à cadre totalement ouvert est aussi disponible pour ceux qui cherchent encore plus d’accessibilité.
Les matériaux et la fabrication sont à la hauteur de la réputation premium de Cowboy : peinture mate, soudures invisibles, intégration parfaite des câbles. La finition est irréprochable, et le Cross inspire immédiatement confiance. Le vélo gagne aussi en praticité avec un porte-bagages arrière soudé, capable de supporter jusqu’à 27 kg. Seul bémol : il ne propose pas de système de fixation standard type MIK ou Ortlieb ; ce qui ne l’empêche pas de pouvoir recevoir sacoches ou siège enfant. Le look gagne en personnalité avec une fourche inversée suspendue, qui donne un style un peu agressif mais parfaitement cohérent avec la philosophie du vélo.
Pensé pour le confort urbain et périurbain
L’une des grandes nouveautés du Cowboy Cross, c’est son orientation tout-confort. Ce modèle intègre à la fois une tige de selle suspendue et une fourche aux débattements de 40 mm, deux éléments rarement combinés sur des VAE urbains. Résultat : les pavés, plaques d’égouts et autres nids-de-poule sont bien mieux filtrés. Ce n’est pas le confort digne d’un tapis volant du Moustache J, mais c’est déjà très convaincant et en progrès par rapport à ses grands frères.
La position de conduite est semi-active, c’est-à-dire un juste équilibre entre confort et dynamisme. On peut faire 10 ou 20 km sans douleur ni fatigue, tout en gardant une position suffisamment réactive pour se faufiler en ville. Les pneus larges de 60 mm renforcent encore cette impression de confort et de stabilité, surtout sur chaussée humide ou irrégulière.
Mais tout cela a un prix : le Cowboy Cross pèse plus de 28 kg, soit 9 kg de plus que le Cowboy Cruiser. En main ou dans les escaliers, ce poids se fait sentir. Sur la route, il est mieux réparti, mais a des conséquences sur la vivacité du vélo.
Un vélo intelligent, piloté par smartphone
Comme tous les autres vélos Cowboy, le Cross est entièrement connecté. Il n’a ni écran ni commandes sur le cintre. À la place, une fixation QuadLock avec recharge sans fil vous permet d’utiliser votre smartphone comme tableau de bord. Le téléphone fait aussi office de clé : l’application verrouille automatiquement le vélo quand vous vous éloignez, et le déverrouille à votre retour.
Depuis l’app Cowboy, vous pouvez :
- Choisir entre les modes d’assistance AdaptivePower et Eco ;
- Allumer ou éteindre les phares ;
- Activer ou désactiver la recharge par induction du smartphone ;
- Lancer une navigation avec Google Maps intégré, incluant une estimation de la batterie restante à l’arrivée et au retour ;
- Activer les fonctions antivol (notification en cas de mouvement suspect, suivi GPS avec « Find My Bike ») ;
- Suivre vos trajets et statistiques, avec une dimension de gamification.
Certaines fonctions premium, comme la détection de chute ou la synchronisation avec watchOS et Wear OS, nécessitent un abonnement aux services connectés Cowboy (199 euros).
Des équipements bien pensés, mais encore perfectibles
Côté équipement, le Cowboy Cross coche presque toutes les cases d’un vélo urbain haut de gamme :
- Transmission par courroie, silencieuse et sans entretien ;
- Freins à disque hydrauliques Tektro, puissants et progressifs ;
- Éclairage LED avant et arrière intégré.
Mais tout n’est pas parfait. Le feu avant offre une lumière très diffuse, suffisante pour être vu, mais trop faible pour éclairer correctement une route sombre en zone périurbaine. Le feu arrière, quant à lui, a été déplacé du bloc batterie au garde-boue arrière — une bonne idée pour rester visible même chargé. La béquille, enfin, est située trop près de la manivelle gauche, ce qui peut gêner lors des manipulations ou même bloquer le pédalier à l’arrêt.
Confort amélioré, mais dynamisme en retrait
Sur la route, le Cowboy Cross révèle sa véritable nature : un vélo conçu pour enchaîner les kilomètres en toute sérénité, pas pour les sprints entre deux feux rouges. Le moteur arrière délivre 45 Nm de couple, comme sur les autres modèles Cowboy, et s’appuie sur l’algorithme AdaptivePower pour ajuster automatiquement l’assistance en fonction de votre effort, du vent et de l’inclinaison de la route. Le but : maintenir un rythme de pédalage constant, que l’on soit en montée ou sur le plat. Et ça fonctionne.
Sur une portion vallonnée, on ne ressent jamais le besoin de trop forcer. La transition est fluide, sans à-coups. La transmission monovitesse par courroie fait parfaitement le travail, même si on note une légère latence à la relance, notamment après un arrêt. Rien de rédhibitoire, mais c’est un peu moins réactif que d’autres VAE à moteur central.
Là où l’on perçoit vraiment la différence, c’est dans les démarrages et relances. Le Cross, avec ses 28 kg et ses gros pneus, manque de peps quand il s’agit de repartir rapidement. En revanche, dans les longues montées, l’assistance fait preuve d’une belle régularité, et les pneus assurent une excellente motricité, même sur sol gras. La tenue de route est un point fort : le Cross est stable, rassurant, et inspire confiance. On est loin de la nervosité des Cowboy Classic ou Cruiser, mais pour les trajets domicile-travail ou les balades périurbaines, c’est un vrai plaisir de conduite. On peut aussi emprunter des chemins de terre ou gravillonneux, mais attention le Cross n’est pas du tout conçu pour les sentiers accidentés.
L’autonomie très bien gérée
Notre modèle de test était équipé d’une batterie de 626 Wh, une version de présérie légèrement plus généreuse que la version commerciale finale (540 Wh). Malgré cela, nous avons pu parcourir un peu plus de 70 km en mode AdaptivePower, sur un profil riche en côtes dans l’Est parisien et francilien. Un excellent score pour un vélo aussi lourd, preuve de l’efficience du système de Cowboy. On peut raisonnablement viser 60 km d’autonomie réelle en usage mixte, voire davantage avec un usage économe.
Dommage en revanche qu’il faille retirer forcément la batterie du vélo pour la recharger, on aurait bien aimé avoir le choix entre les deux possibilités. Avec le chargeur fourni d’une puissance de 4 A, il nous a fallu environ 4 heures pour une recharge totale.
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