A moins de deux semaines du Sommet IA de Paris, France Digitale publie un panorama des startups françaises présentes sur le marché de l’intelligence artificielle. Sans revendiquer l’exhaustivité, l’association recense ainsi 751 jeunes pousses.
Par le biais du “Mapping des startups françaises de l’IA”, France Digitale note que la France dispose du “plus gros contingent en Europe”.
Elle rappelle en outre que l’écosystème hexagonal ne se cantonne pas à ses licornes et aux bénéficiaires de grandes levées de fonds.
54% de startups IA rentables
De fait, seules 24 d’entre elles ont levé plus de 100 millions d’euros. A Mistral AI, poolside et H Company s’ajoutent de nombreuses startups réparties “sur toute la chaîne de valeur de l’IA, de la conception de puces comme SiPearl et Kalray, à l’applicatif, en passant par l’infra avec Scality et :probabl.”
Donnée encourageante, l’organisation dirigée par Maya Noël constate que “la grande majorité” des startups de l’écosystème IA ont trouvé leur marché. Ainsi, 35% de leurs commandes proviennent des grands groupes.
De plus, 54% d’entre elles sont déjà rentables, et 6 sur 10 déploient leurs solutions à l’étranger. En matière de rentabilité, ce sont en outre 84% des startups qui sont rentables ou envisagent de l’être dans les 3 ans.
La route est encore longue et les défis de taille
En 2023, cette part était de seulement 50%. “Depuis 2 ans l’AI générative est sur toutes les lèvres”, relève la directrice générale de France Digitale. Mais la GenAI est aussi dans les carnets de commandes des entreprises.
Nombre d’indicateurs sont donc au vert dans le paysage français de l’IA. Pour autant, “la route est encore longue et les défis de taille.” Parmi les obstacles, France Digitale cite la rudesse de la concurrence commerciale, en particulier de la part de leurs rivales américaines.
Pour passer à l’échelle de champions internationaux, les startups (dont 63% sont basées en en Île-de-France et emploient 36.000 salariés), “auront besoin d’être soutenues par le marché européen”, jugent les auteurs.
Données et puissance de calcul sont réclamées
Les entreprises ont besoin, pour se développer, de la commande publique et privée. Selon France Digitale, il leur faut également relever les défis de l’accès à la donnée et à la puissance de calcul, ainsi qu’au financement, aux marchés publics et privés, et au recrutement.
Ces défis se trouvent d’ailleurs “renforcés par la compétition accrue avec les États-Unis”. Les géants américains, dont OpenAI depuis 2024, sont présents sur le territoire. Grâce à leurs capitaux, ils compliquent les embauches de leurs concurrents français.
Du côté du gouvernement et des macronistes, on continue néanmoins de se réjouir de l’installation de ces mastodontes en France au nom de l’attractivité pour les investisseurs étrangers et d’une politique “pro-business” – tout en lançant des appels à la défense de la souveraineté technologique.
“Notre ambition, c’est de faire de la France une grande puissance de l’IA. Et quand on veut être grand, on accueille les grands. OpenAI est grand“, défendait Clara Chappaz lors de l’inauguration des bureaux parisiens de la startup.