L’intégration de l’IA aux opérations commerciales offre un potentiel considérable, en agissant comme un assistant sur l’ensemble des tâches professionnelles. Pourtant, son adoption à grande échelle reste entravée par plusieurs freins, notamment la perception qu’en ont les dirigeants.
Afin de mieux cerner la façon dont les entreprises appréhendent cette transformation, le cabinet Accenture a mené une enquête auprès de 3 450 dirigeants et 3 000 employés non cadres à travers le monde, issus d’organisations générant un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de dollars.
Prêt au changement ?
D’après le rapport, les dirigeants anticipent une intensification des transformations au sein de leurs organisations : 72 % d’entre eux s’attendent à davantage de changements en 2025 par rapport à 2024, tandis que 23 % prévoient un niveau similaire. À titre de comparaison, les attentes pour 2024 étaient encore plus marquées, avec 88 % des dirigeants estimant que l’année en cours connaîtrait plus de bouleversements que la précédente.
Bien que le sentiment de changement soit omniprésent, la préparation des entreprises reste insuffisante.
Dans plusieurs secteurs, la part des dirigeants se déclarant « très préparés » à affronter les mutations de leur environnement commercial en 2025 est en recul par rapport à 2024. Une incertitude qui se reflète également chez les employés, dont le niveau de confiance est encore plus faible. En moyenne, 43 % des cadres dirigeants se disent prêts à faire face aux transformations à venir, contre seulement 36 % des employés.
Malgré ce manque de confiance généralisé, les dirigeants restent déterminés à intensifier leurs investissements dans l’IA.
Investir dans l’IA
Les dirigeants affichent une volonté claire d’accélérer leurs investissements dans l’IA générative. Selon le rapport, 86 % d’entre eux se disent prêts à augmenter leurs dépenses dans ce domaine en 2025. Un enthousiasme renforcé par l’expérience de l’année écoulée : 83 % des dirigeants estiment que l’IA générative a eu un impact positif sur leur activité.
En matière de priorités, l’informatique se place en tête des investissements (50 %), suivie par l’ingénierie, la fabrication, la production et les opérations (38 %), puis le service client (29 %).
Ces priorités d’investissement reflètent les domaines où l’IA générative est reconnue pour son efficacité, notamment dans les tâches liées aux STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Parmi ses principales applications figurent le codage, la correction de bugs, la détection de logiciels malveillants, les calculs mathématiques et la modélisation des menaces. Autant d’usages qui confirment le potentiel de cette technologie pour optimiser les processus et renforcer la sécurité des systèmes informatiques.
L’IA générative présente également un potentiel important dans le service en raison de sa capacité à absorber de grandes quantités de données, à les traiter, puis à les référencer dans les conversations pour répondre aux questions des clients dans un langage naturel.
Des obstacles persistent
Mais malgré les avantages perçus, des obstacles à l’adoption subsistent, les dirigeants citant un manque de clarté sur le retour sur investissement (26 %) et les limitations de l’infrastructure des données ou de la technologie (28 %) comme facteurs limitants.
Un fossé persiste entre la perception des dirigeants et celle des employés quant à la valeur de l’IA générative. Selon le rapport, un écart de 20 % se dessine entre les deux groupes sur leur compréhension « dans une large mesure » du potentiel de cette technologie.
Cette divergence se traduit également dans la préparation des équipes. Moins confiants, les employés estiment que leur organisation ne leur offre pas les moyens nécessaires pour utiliser efficacement ces outils. Ainsi, 55 % d’entre eux affirment qu’une formation approfondie et des directives claires renforceraient leur confiance dans l’usage de l’IA générative. Un constat qui souligne l’urgence d’améliorer la communication et la formation au sein des entreprises.