Les créateurs de contenu sur Internet face au coût environnemental de leurs productions vidéo

Les créateurs de contenu sur Internet face au coût environnemental de leurs productions vidéo


Combien coûte à l’environnement une vidéo de la youtubeuse Océane ? Une émission en live du streameur Jean Massiet ? Et un court-métrage de fiction publié sur YouTube ? Décors, lumières, régie, alimentation en électricité, transport du matériel de tournage et des équipes techniques, hébergement, préproduction, montage… Chaque étape de la création vidéo sur Internet a sa propre empreinte. Mais laquelle ?

C’est ce que le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) aimerait aujourd’hui voir calculé. L’établissement public français, qui distribue un vaste spectre d’aides financières pour soutenir l’économie de la création – et notamment les vidéastes du Web avec un fonds baptisé CNC Talent – devrait « dans les mois qui viennent » enjoindre à ces derniers de dresser un bilan carbone de leurs projets s’ils souhaitent les faire cofinancer.

Anticiper l’impact

Cette mesure contraignante, qui concernera aussi prochainement le jeu vidéo, pourrait donner au monde des créateurs de contenu en ligne matière à réfléchir sur l’impact environnemental de leur activité. D’autant que, comme le souligne Amélie Deloche, cofondatrice du collectif Paye ton influence, les influenceurs se retrouvent depuis plusieurs années dans « une course aux superproductions et au gigantisme (…), forcément lié à une empreinte environnementale qui augmente ».

« La transition des créateurs de contenu est indispensable, leur impact est énorme : il faut faire en sorte de mobiliser leurs sociétés de production », alerte Pervenche Beurier, cofondatrice et déléguée générale d’Ecoprod. Son association a conçu un outil homologué par le CNC, Carbon’Clap, capable de mesurer l’empreinte carbone de dispositifs de production. Objectif : encourager l’écoproduction, c’est-à-dire aider les acteurs de l’audiovisuel, y compris ceux qui évoluent sur Internet, à anticiper les coûts environnementaux d’un projet pour en réduire l’empreinte globale. « On doit y penser parfois même dès l’écriture, pendant le repérage des décors ou la phase de casting », poursuit-elle.

L’entreprise parisienne Pams sait ainsi que la fabrication de décors, dont elle s’est faite une spécialiste pour des clients comme Natoo et Inoxtag, figure parmi les étapes les plus émettrices de gaz à effet de serre. L’importance accordée au cycle de ses créations est donc capitale. « Tout se garde et se transforme chez nous », souligne sa chargée de développement, Estelle Autréau, mettant l’accent sur l’achat de matériaux de seconde main à l’échelle locale.

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